Sécurité sociale : Tout pour la santé… des patrons28/09/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/09/une-1732.gif.445x577_q85_box-0%2C11%2C166%2C227_crop_detail.jpg

Leur société

Sécurité sociale : Tout pour la santé… des patrons

La ministre de la Solidarité continue d'essayer des trucs pour tenter de rendre moins visible le gros cadeau aux patrons que représente la « réduction du temps de travail ». Il s'agit de plus de 100 milliards de francs (plus de 16 milliards d'euros), distribués aux entreprises qui sont passées aux trente-cinq heures, sous la forme d'allégements de charges de Sécurité sociale. Normalement, l'Etat est censé compenser ce manque à gagner de la Sécu en payant lui-même cette somme. Mais, alors que Fabius s'active à donner l'image de l'homme qui oeuvre à la baisse des impôts, il n'est pas facile de reprendre tout cela dans la poche des contribuables.

La solution trouvée est celle de "l'ardoise". Elisabeth Guigou avait ainsi laissé à la charge de la Sécu un trou de 15 milliards de francs (2,3 milliards d'euros) pour l'an dernier. Et elle prévoyait de refaire le même coup cette année. Mais syndicats et patronat, qui participent à la gestion de la Sécu, ont protesté, et le MEDEF a même décidé de quitter son poste de gestionnaire fin septembre.

Aussi la ministre de la Solidarité vient-elle de dévoiler une nouvelle présentation... de la même arnaque. Il s'agit d'un tour de passe-passe : elle affecte au fonds qui gère en partie l'indemnisation des 35 heures (le Forec) des ressources qui étaient affectées auparavant à la Sécu, comme les taxes sur les alcools et sur les véhicules de société. De même, elle augmente la taxation du tabac, avant de l'affecter en grande partie aux fonds concernant ces 35 heures, et y ajoute dans le même temps certaines taxes affectées jusque-là au Fonds de solidarité vieillesse, mettant celui-ci en déficit.

Au final, le gros cadeau au patronat sera quand même supporté par la population laborieuse, au détriment de sa couverture santé, et au détriment de la prise en charge des personnes âgées. Pour que les profits patronaux se portent mieux et vivent plus longtemps ?

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