La Poste (Beauvais) : Le personnel se fâche, la direction recule28/09/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/09/une-1732.gif.445x577_q85_box-0%2C11%2C166%2C227_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Poste (Beauvais) : Le personnel se fâche, la direction recule

Au Centre de Distribution du Courrier (CDIS) de Beauvais, le mécontentement s'accumule face au sous-effectif chronique. A l'occasion de la mise en place des 35 heures au printemps dernier, la direction a abaissé l'effectif réglementaire du centre à 80 facteurs. Et à la mi-septembre, à cause de plusieurs départs non remplacés, nous n'étions en fait que 74 facteurs permanents !

Dans ces conditions, il suffit que quelqu'un soit malade ou en congé maternité pour que des tournées soient à découvert. Elle sont alors assurées par des jeunes en contrat à durée déterminée (CDD). Il arrive aussi que la direction rappelle des facteurs en "repos de cycle" (les RTT de La Poste) ou demande à d'autres de faire deux tournées dans la même journée ! Malgré cela, certains quartiers se retrouvent sans tournée : il y en a eu deux le lundi 10 septembre, trois le lendemain. Près de 1 500 foyers de Beauvais ont été ainsi privés temporairement de courrier, et un quartier n'a pas eu de paquets pendant une semaine. Une habitante a même dû se déplacer au Centre de tri pour aller chercher son courrier.

Les différents syndicats ont dénoncé la situation auprès du personnel, et aussi dans la presse locale. Cela a fait réagir le directeur départemental de La Poste, qui est venu au Centre samedi 22 septembre, dès 7 heures du matin.

A l'appel des militants CGT et CFDT, la quasi-totalité des 60 salariés du CDIS présents ce jour-là ont profité de l'occasion pour se rassembler autour de lui et exprimer leur mécontentement.

Devant tout le monde, le directeur a dû reconnaître que les tournées étaient trop chargées, et que le volant de remplacement était insuffisant. Il a même avoué qu'il n'est pas normal que, depuis le passage aux 35 heures, une partie des facteurs fassent des semaines de 43, 44, voire 45 heures.

Sur le problème le plus urgent, celui des effectifs, il a tenté de nous lanterner en proposant une réunion quelques jours plus tard. Mais le personnel a refusé et il a fait marche arrière. Il a donc pris des engagements immédiats : la "Cdisation" de quatre CDD avant février 2002, (transformation de CDD en CDI), la réembauche dès le lundi 24 septembre de deux de ces jeunes, dont le contrat se terminait le samedi 22 et qui se seraient retrouvés sans travail, et le comblement par voie de mutation des autres postes manquants.

Ce petit recul a été ressenti par tout le monde comme une victoire. Il nous reste à veiller à ce qu'il rentre dans les faits, et à penser aux autres questions qui, du coup, ont surgi, elles aussi, de la discussion : l'avenir des emplois-jeunes qui travaillent avec nous, l'augmentation régulière de la charge de travail, et le manque de personnel chez nos collègues de la manutention.

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