Le coût de la rentrée scolaire : Cachez cette augmentation que je ne saurais voir31/08/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/08/une-1728.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Le coût de la rentrée scolaire : Cachez cette augmentation que je ne saurais voir

Jack Lang, le ministre de l'Education nationale, et Ségolène Royal, la ministre déléguée à la Famille ne sont pas d'accord avec les 4,3 et 4,6 % d'augmentation du coût de la rentrée scolaire, annoncés par des associations de familles.

Ils ont même commandé une étude spécialement faite par l'Education nationale pour le mois d'octobre qui, à n'en pas douter, devrait conclure à des augmentations inférieures ! Mais nos deux ministres n'ont tout de même pas eu le culot d'affirmer qu'il n'y avait pas d'augmentation. Selon eux, elle ne serait "que" de 2,3 %, ce qui est de toute façon déjà plus que celle de l'an dernier. Le versement de l'allocation de rentrée scolaire a tout de même été avancé de deux semaines cette année, une façon de reconnaître également que, dans beaucoup de familles, la rentrée est une dépense toujours plus lourde.

Cette allocation est une prime uniforme de 1 600 francs par enfant en âge scolaire, versée à trois millions de personnes, soit un tiers des familles concernées. Lang envisagerait peut-être de la moduler, mais pas en l'augmentant pour tout le monde ! Elle pourrait être "plus faible pour l'enseignement primaire où il y a moins de fournitures et plus importante dans l'enseignement secondaire". Ségolène Royal de son côté a assuré que, concernant les dépenses de rentrée, "il est possible de faire ses courses à coût constant" ! Les familles qui font des acrobaties pour dépenser le moins possible, seront sûrement conquises par de telles déclarations !

En fait, bien des familles n'arrivent pas à tout payer, même avec l'allocation de rentrée. Les livres neufs pour un lycéen peuvent coûter environ 1 500 F. Et dans la filière professionnelle, l'ensemble des fournitures peut coûter près de 4 500 F. Et justement, les élèves qui choisissent les filières professionnelles sont souvent issus de familles ouvrières

Les ministres cherchent à minimiser les problèmes ainsi qu'à rejeter les responsabilités sur tout le monde... sauf sur eux-mêmes. Les enseignants et les chefs d'établissements scolaires sont mis en cause, car ils ne respecteraient pas le "principe de gratuité de l'école". Quelle hypocrisie de la part de Lang et de Ségolène Royal qui représentent une administration de l'Etat qui se décharge de toute une partie du financement de l'école sur les collectivités locales : les communes pour la maternelle et le primaire, les départements pour les collèges, et les régions pour les lycées. Cela ouvre la porte à de grosses disparités, selon la richesse de telle ou telle commune, ou selon la politique adoptée par telle ou telle région.

Pour que la gratuité de l'école ne soit pas qu'un principe sans consistance, il faudrait qu'au niveau de l'Etat, des moyens suffisants soient dégagés, ce qui est loin d'être le cas.

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