Hausse des accidents du travail : Les interimaires en première ligne31/08/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/08/une-1728.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Hausse des accidents du travail : Les interimaires en première ligne

Selon une étude récente de la DARES, un organisme de statistiques rattaché au ministère de l'Emploi et de la Solidarité, le nombre d'accidents du travail aurait augmenté en 1998 et 1999 de 3,2 %. Et si, de son côté, la CNAM (Caisse nationale d'assurance maladie), fait état d'une stabilité pour l'année 2000, elle note une augmentation de 6,5 % des accidents mortels, soit un total de 746 pour l'année.

Toujours selon la DARES, la hausse du nombre d'accidents du travail serait en partie à mettre sur le compte de la reprise économique puisqu'il y a plus de travailleurs. Mais pas seulement.

Car, note par ailleurs cet organisme, "l'emploi intérimaire semble être une des causes non négligeables de l'augmentation des accidents du travail", ajoutant que "les entreprises omettent souvent, aux dires de l'inspection du travail, de fournir aux intérimaires des moyens de protection individuelle".

L'emploi intérimaire ne cesse de se développer depuis deux décennies. Actuellement, il y aurait 1 800 000 intérimaires, des ouvriers pour 84 % d'entre eux, travaillant sur des postes où les accidents sont fréquents. De plus, outre le fait que les entreprises ne leur fournissent pas toujours des moyens de protection, les intérimaires ne reçoivent la plupart du temps aucune formation avant d'être mis sur un poste et ne sont bien souvent pas mis au courant des risques.

Dans le bâtiment, cite le secrétaire du syndicat CGT des entreprises de travail temporaire, le taux d'accidents est trois fois plus élevé pour les travailleurs intérimaires.

Ces chiffres sont sans doute éloignés de la réalité, car dans les entreprises, bien des pressions se font pour que les travailleurs accidentés ne soient pas déclarés à la Sécurité sociale, cela afin de diminuer les charges en assurances pour l'employeur. Et les pressions sont encore plus fortes sur les intérimaires, qui craignent de ne plus retrouver de mission.

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