AOM-Air Liberté : Gayssot à la rescousse de Jospin... et de Seillière31/08/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/08/une-1728.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

AOM-Air Liberté : Gayssot à la rescousse de Jospin... et de Seillière

1 405 lettres de licenciement ont été envoyées aux salariés d'AOM-Air Liberté. Une opération parrainée par le ministre PCF des Transports, Jean-Claude Gayssot, qui a réussi à y associer les directions syndicales dont les représentants ont accepté d'établir, avec les administrateurs de la compagnie, la liste des futurs licenciés. Comme si c'était le rôle de syndicalistes dignes de ce nom !

Le rôle de Gayssot, lui, se situe à un autre niveau : il se charge, pour le compte de Jospin, de tenter de faire oublier combien de travailleurs vont rester sur le tarmac, victimes de la politique des actionnaires d'AOM-Air Liberté, à commencer par le principal, Seillière.

Ainsi, lundi 27 août, on a pu l'entendre annoncer sur France 2 que "pratiquement 1 000" propositions d'embauche seront faites aux licenciés de la part d'entreprises publiques de transport ou du secteur aérien (Air France d'abord, mais aussi ADP (Aéroports de Paris), la SNCF et EADS). Ce serait le résultat d'une table ronde entre dirigeants d'AOM-Air Liberté et représentants de ces entreprises.

Passons sur le fait qu'il s'agit de "propositions d'embauche" dont on ne sait pas si et comment elles se concrétiseront (seuls 80 % du salaire antérieur seraient garantis, soit une baisse de revenu comparable à celle imposée aux salariés restés à AOM-Air Liberté).

Mais même ainsi, plus de 400 salariés n'ont aucune promesse de travail (pour ne rien dire des quelque 600 départs "volontaires" qui sont bien loin d'avoir tous un emploi en vue et des milliers de salariés d'entreprises filiales ou sous-traitantes de la compagnie également menacés).

"Personne ne doit rester sur le carreau, j'y veillerai", affirme Gayssot. Ce sont promesses de ministre, et on sait ce qu'elles valent...

Le gouvernement fait tout pour tenter d'accréditer l'idée que ce plan dit social le serait vraiment. Mais de qui se moque-t-il ? Dans l'affaire, et il le sait bien, ces prétendus reclassements ne font que déplacer le vrai problème, celui des emplois supprimés.

Quand Air France dit vouloir reprendre des licenciés d'AOM-Air Liberté, ce sont autant d'embauches prévues à Air France qui n'y auront pas lieu. Cela peut même s'accompagner de nouvelles suppressions d'emplois dans cette entreprise. Par exemple, sous la forme de non-transformation de CDD en CDI ou de suppressions de CDD, comme à la Réservation d'Air France où 90 d'entre eux viennent de perdre leur emploi. Et la même chose vaut pour la SNCF, ADP ou EADS.

Mais de cela, la presse ne dit rien et l'opinion publique ouvrière, à juste titre scandalisée par les "plans sociaux" d'AOM (et d'ailleurs), risque de ne pas en entendre parler. Et c'est ce qui importe à Jospin sur un plan électoral.

Quant aux intérêts que ce gouvernement défend, ceux du patronat, toute cette opération ne fait qu'en apporter une nouvelle confirmation. Car ce sont des entreprises publiques qui sont mises à contribution pour tenter de masquer les dégâts commis par les capitalistes privés, tel Seillière. L'immense fortune de ce dernier aurait pu, aurait dû servir à maintenir l'emploi et les salaires à AOM-Air Liberté. Or, le gouvernement n'a rien voulu faire pour l'y contraindre. Et Gayssot, qui avait claironné, au début de l'été, que les "actionnaires devraient faire face à leurs responsabilités", s'est dépêché de se coucher devant eux.

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