Tunisie : Leur ami Ben Ali24/08/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/08/une-1727.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans le monde

Tunisie : Leur ami Ben Ali

Sihem Ben Sedrine, porte-parole du mouvement d'opposition tunisien, le Conseil national pour les libertés, arrêtée le 29 juin à Tunis, a été libérée, le 11 août, après sept semaines de détention. Elle avait reçu le soutien de deux cents avocats et d'associations dont Reporters sans frontières. Elle attend son procès pour diffamation pour avoir accusé un juge de ne pas respecter la présomption d'innocence des accusés dans les procès politiques.

Arrêté à peu près au même moment, Mohamed Moada, ancien leader du Mouvement des démocrates socialistes (MDS), le principal parti d'opposition, est encore en prison. Et ils sont encore nombreux dans son cas, connus ou inconnus, emprisonnés dans des conditions épouvantables, souvent soumis à la torture, comme cet opposant, cité par Danielle Mitterrand, dans une tribune libre du Monde, qui a été torturé pendant dix-neuf jours, ou comme un autre, condamné à dix-sept ans de prison et qui fait la grève de la faim depuis plusieurs mois. Ou encore ce militant du Parti ouvrier communiste tunisien condamné à neuf ans de prison suite au procès contre ce parti en février 1998. On se souvient également des attaques contre le journaliste Taoufik Ben Brik.

Aujourd'hui, ils seraient environ un millier de prisonniers politiques, dont personne - ou presque - ne parle. Des médias ont souligné, il y a quelques mois, la "volonté d'ouverture " du président Ben Ali annonçant aux journalistes : " Ecrivez sur tous les sujets que vous voudrez, il n'y a pas de tabou ". Mais le succès populaire de la chaîne de télévision par satellite, El Mustakillah, basée à Londres et donnant la parole aux opposants au régime a vite eu raison de cette pseudo-démocratisation.

Il en faut peu pour déplaire à Ben Ali. Quant au gouvernement français, on ne l'entend pas. Il faut dire que les relations sont au mieux avec le gouvernement tunisien, qui, par la répression, exploite sa population en toute tranquillité, pour le moment du moins. Et tant que les affaires marchent...

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