Toujours plus d'intérim24/08/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/08/une-1727.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Toujours plus d'intérim

Selon le ministère de l'Emploi, l'emploi intérimaire, en augmentation depuis trois ans, a connu une hausse de 17 % en 2000. Au moins 1 846 000 salariés ont eu recours à l'intérim cette année-là. Et leur nombre devrait encore augmenter.

Les jeunes et les ouvriers sont particulièrement concernés, en particulier ceux qui occupent des postes non qualifiés : un emploi non qualifié sur six est un emploi en intérim. Lorsqu'un chômeur retrouve un emploi, il s'agit très souvent d'un poste en intérim.

Le recours à la main-d'oeuvre temporaire est devenu un mode de fonctionnement pour les patrons, qui usent et abusent de ce moyen pour répondre aux besoins de leur production sans vraiment embaucher. Dans tous les secteurs d'activité, de l'industrie automobile au bâtiment, en passant par la restauration et les grands magasins, il n'est pas rare que le tiers, voire la moitié des effectifs, soit en situation précaire dont au moins 20 % en intérim. En fait, comme le reconnaît l'étude du ministère, " initialement prévu pour remplacer un salarié temporairement indisponible, l'intérim est devenu un mode de gestion des anticipations et d'ajustement à l'activité des entreprises ". Avec les contrats à durée déterminée, les contrats d'apprentissage, les stages en tout genre, l'intérim est pour les patrons une façon d'assurer la flexibilité, de pouvoir exploiter et renvoyer les salariés comme bon leur semble, au gré des besoins, en exerçant toutes les pressions et en payant mal le plus souvent.

Dans cette dégradation des conditions de travail et de vie de la classe ouvrière, les gouvernements qui ont encouragé le recours à l'intérim sont complices.

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