Corée du Nord : La famine aggravée par le gouvernement03/08/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/08/une-1725.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans le monde

Corée du Nord : La famine aggravée par le gouvernement

Une enquête menée par Médecin sans frontières, et publiée dans le journal Libération du 30 juillet, révèle que la famine qui sévit depuis plusieurs années en Corée du Nord est amplifiée par le gouvernement, l'armée, les services secrets qui détournent à leur profit l'essentiel de l'aide alimentaire fournie par un organisme de l'ONU.

"Les Mercedes de l'élite nord-coréenne sillonnent Pyongyang, tandis que les citoyens ordinaires en sont réduits à creuser les pelouses des boulevards à cinq voies, à la recherche de racines et d'herbes comestibles. Le système de distribution public, dont dépendent les trois quarts de la population, ne fournit de rations qu'aux dates importantes, tels les anniversaires de Kim Il-Sung ou Kim Jong-Il, et laisse les gens se débrouiller le reste du temps", rapporte entre autres exemples Fiona Terry, de MSF.

Qu'un gouvernement détourne une partie de l'aide humanitaire pour son profit n'est certes pas propre à la Corée ni même aux régimes de dictature. Dans nos pays dits démocratiques, les détournements de fonds publics pour alimenter les profits de quelques-uns sont monnaie courante. Quant aux pays donateurs, notamment les Etats-Unis, le Japon et la Corée du Sud, les principes humanitaires entrent peu en ligne de compte dans la fourniture de l'aide : ils craignent une révolte des masses ou, comme le souligne la représentante de MSF, " une implosion du régime qui pourrait conduire à une action militaire ou provoquer une hémorragie de réfugiés ".

Du fait de la famine et de la corruption du régime, trois millions et demi de Nord-Coréens (sur vingt-trois) seraient morts entre 1995 et 1998. Ce nombre est certainement loin d'être définitif.

Partager