Les exclus de la couverture maladie universelle27/07/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/07/une-1724.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Les exclus de la couverture maladie universelle

Cela fait dix-huit mois que la Couverture maladie universelle, la CMU, a été mise en place. Il s'agissait de fournir une prise en charge à 100 % des frais de maladie et d'hospitalisation pour toutes les personnes non affiliées à la Sécurité sociale à cause de leur situation d'extrême précarité, d'une part, et également pour toutes les personnes ne bénéficiant pas de ressources suffisantes pour la partie non remboursée par la Sécurité sociale. Il y avait eu à l'époque de vives polémiques avec le gouvernement pour fixer le seuil plancher d'attribution de cette dernière mesure. Les associations et des syndicats réclamaient que le seuil soit fixé à 3 800 F de ressources par mois (l'équivalent du seuil de pauvreté), le gouvernement proposait 3 500 F. Aujourd'hui il est de 3 600 F par mois pour une personne seule et 5 400 F pour un couple. A l'heure actuelle 5,1 millions de personnes bénéficient de la CMU, au lieu des 6 millions annoncés. Et ce n'est pas parce que le niveau de vie de la population la plus pauvre s'est amélioré !

Les demandes de recours pour obtenir la CMU ne cessent d'augmenter. Actuellement, 20 % environ des demandes sont rejetées. L'effet de seuil joue à plein, Il suffit de dépasser de quelques dizaines de francs le plancher pour ne pas ou plus y avoir droit. Et comme ce seuil déjà très bas n'est pas réactualisé, et comme les prestations le sont un peu, même si c'est de façon très insuffisante, cela aboutit à priver de CMU toute une partie de ceux qui en bénéficiaient au début. Ce fut le cas quand le minimum vieillesse et l'Allocation adulte handicapé avaient légèrement été augmentées.

D'après les statistiques, 42 % de ceux qui touchent la CMU ont moins de 20 ans, 60 % sont des femmes et, parmi elles, beaucoup de femmes élevant seules leur enfant. Il s'agit de personnes le plus souvent au chômage et issues de milieux ouvriers et employés. Mais justement, cela témoigne de la situation bien réelle de toute une partie des couches populaires, au travail intermittent ou partiel ou sans travail du tout, bénéficiaires de diverses allocations ; sans oublier les vieux travailleurs n'ayant pas assez de trimestres de cotisations, ou encore des veuves se contentant de pensions de réversion bien insuffisantes pour survivre normalement.

Il y a donc en France au moins 5,1 millions de personnes qui vivent avec moins de 3 600 F par mois, sans compter les millions d'autres qui gagnent entre 3 600 F par mois et le SMIC.

C'est aussi cela, le bilan de quatre ans de gouvernement de la gauche plurielle : une pauvreté enracinée, face à la richesse insolente des classes riches.

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