Le sport, une bonne affaire27/07/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/07/une-1724.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Le sport, une bonne affaire

Les droits de retransmission à la télévision sur la Coupe du monde de football de 2002 viennent d'être achetés pour plus de 5 milliards de francs, dix fois plus que ceux de la Coupe du monde de 1998.

Le groupe commercial qui a payé ce prix compte bien revendre ces droits avec profit aux différentes chaînes de télévisions nationales, qui elles-mêmes pourront ainsi engranger davantage de recettes publicitaires et de droits perçus auprès des téléspectateurs à qui on demande de plus en plus de payer pour voir.

$Aventis (Romainville, 93) la direction poursuit ses suppressions d'emplois

Jeudi et vendredi 19 et 20 juillet derniers s'est tenue la réunion au cours de laquelle le Comité central d'entreprise (CCE) d'Aventis a été informé et consulté sur les projets de restructuration de la direction. Le CCE avait demandé une expertise sur les projets de la direction. Mercredi dernier 12 juillet avait lieu la lecture et le commentaire de cette expertise. Mais, concertation ou pas, la direction maintient ses plans.

Elle n'a tenu compte ni de l'expertise, ni des commentaires des délégués, ni de l'avis négatif des membres du CCE. Une des représentantes des patrons a même avoué ne pas avoir lu le rapport d'expertise.

En créant Aventis le 1er janvier 2000, à partir de la fusion d'HMR et de Rhône-Poulenc, les patrons ont décidé de supprimer 3 000 emplois en France, 11 000 dans le monde, avec la fermeture et la vente de la moitié des sites. Sur l'année 2000, Aventis Pharma SA a supprimé 2 000 emplois, et les salariés ont vécu 1 600 transferts.

Parmi ces sites, il y a le site de Romainville (Seine-Saint-Denis) que la direction, malgré ses tentatives, n'a pas réussi à vendre. Mais cela ne l'a pas empêchée de poursuivre les suppressions d'emplois, bien au contraire. Depuis 1997, 712 emplois en CDI sont passés à la trappe. Et ce n'est pas fini puisque la direction a l'intention de ramener l'effectif actuel (1 535 personnes en CDI) à 1 160 à la fin du plan de supressions de postes, ce qui supprimera encore 375 emplois.

Pour réduire l'effectif, tous les moyens sont bons : préretraites maison (où les partants ne sont pas remplacés), départs négociés, démissions et mutations à travers la région parisienne : de Romainville vers Vitry ou vers la Croix-de-Berny, ou encore de Vitry vers Romainville. Certains devraient partir vers l'usine de production pharmaceutique de Compiègne ou encore à Neuville-sur-Saône, dans la région lyonnaise. De même une partie du personnel de la Comptabilité de plusieurs sites a déjà été regroupée dans des locaux en location à Montrouge, pour deux ans, en attendant des locaux définitifs à la Croix-de-Berny.

Et il est déjà prévu que les 1 160 travailleurs qui resteront sur le site de Romainville seront, en plus, séparés en deux établissements différents : une petite unité de fabrication biochimique de 230 personnes et le reste dans le centre de recherche.

Le plan en cours dure depuis octobre 1998, soit bientôt trois ans d'inquiétude et de stress pour le personnel. Au cours des 33 mois écoulés, le personnel a manifesté à maintes reprises son opposition à ces plans de suppressions d'emplois, dénonçant le fait inadmissible qu'une entreprise qui fait autant de bénéfices qu'Aventis puisse supprimer des emplois.

Le personnel et les syndicats ont alerté, à diverses occasions, les pouvoirs publics, le gouvernement et les ministères concernés. Mais, bien entendu, aucune aide n'est venue de ce côté-là. Comment pouvait-il en être autrement ? Tout ce beau monde se place dans le camp des patrons.

L'obligation légale d'informer et de consulter le CCE accomplie, la direction estime avoir tous les droits, y compris celui de supprimer des emplois, de perturber la vie des travailleurs, et même de les forcer, sous la menace de se retrouver à l'ANPE, à rallonger leur temps de travail de deux ou trois heures par jour.

Et il faut bien constater que la perspective de la mise en place de la fameuse loi sur la modernisation sociale, dite loi Guigou, ne fait ni chaud ni froid à la direction. Cela n'a absolument rien changé à son ton méprisant et à son arrogance. Il est vrai que la loi Guigou est vide de toute contrainte vis-à-vis du patronat licencieur.

On voit le résultat. Non seulement ces requins de la pharmacie engrangent de fabuleux bénéfices sur le dos de la Sécurité sociale - ils viennent encore de dégager 2 milliards de francs d'autofinancement - mais, en plus, ils ruinent notre vie. Car la seule santé qui leur tienne vraiment à coeur c'est évidemment celle de leurs actionnaires. En revanche, ils se moquent pas mal de la santé des populations. Pour eux, c'est un fonds de commerce puisqu'ils choisissent leurs médicaments en fonction de critères de profitabilité, et pas des nécessités. Et ils ne se conduisent pas différement avec la santé de nos emplois.

On a déjà manifesté notre désaccord au cours de débrayages et de manifestations. Mais nous sommes bien conscients que, pour stopper la machine à licencier qui est lancée contre nous, il devient nécessaire de faire monter d'un cran la mobilisation.

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