Hôpital Saint-Antoine Paris : Guigou - Kouchner : une visite en catimini27/07/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/07/une-1724.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpital Saint-Antoine Paris : Guigou - Kouchner : une visite en catimini

Lundi 16 juillet, entre 20 h 30 et 22 h, Elisabeth Guigou et Bernard Kouchner ont visité trois services de l'hôpital Saint-Antoine à Paris, dont la consultation polyclinique de médecine qui était fermée à ces heures-là, et le service des Urgences.

Le but officiel de la visite était le problème de la violence à l'hôpital. En fait, tout ce beau monde cherchait surtout à faire croire qu'ils se souciaient des gens qui, entassés dans les couloirs, attendaient de se faire soigner, certains assis depuis plusieurs heures, d'autres sur des brancards. Elisabeth Guigou a même réussi à se faire photographier tenant une mamie par le cou.

En choisissant une heure aussi tardive, les deux ministres n'étaient pas venus dans l'intention de rencontrer le personnel. Mais, aux Urgences, une partie du personnel de jour et d'après-midi avait décidé de rester pour les attendre et leur dire ce qu'ils pensaient de l'accueil des patients et de leurs conditions de travail.

Nous avons donc interpellé Bernard Kouchner pour lui parler d'une autre violence, celle du manque d'effectifs, celle des fermetures de lits qui obligent les patients à attendre plusieurs heures sur les brancards avant d'être admis dans un service. Nous lui avons aussi demandé dans quelles conditions la RTT allait être appliquée, alors qu'il y a actuellement de grosses difficultés de recrutement, à cause des fermetures d'écoles d'infirmières et d'aides-soignantes dans le passé.

Il nous a répondu ce qu'aurait répondu tout ministre : que le budget de la Sécu n'était pas extensible, qu'il dépendait de la Sécurité sociale, et qu'il faudrait faire avec ou accepter de payer plus d'impôts ou de cotisations.

Voyant que ses arguments ne prenaient pas, il a fait dans le mélo qui lui sied si bien, disant qu'il ne laisserait pas tomber Saint-Antoine, qu'il était attaché sentimentalement à cet hôpital car c'est là qu'il avait commencé à travailler. Mais, l'appel du ventre se faisant pressant, lorsqu'un de ses collaborateurs l'a interpellé pour aller manger, il est parti en disant : "Mais vous les aurez, vos effectifs !"

De toute façon, ces effectifs, nous avons bien l'intention de les obtenir. Et il se pourrait qu'à notre tour nous venions, nombreux, lui rendre visite à son ministère.

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