"Fonds mondial pour la santé" ou l'hypocrisie des dirigeants impérialistes27/07/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/07/une-1724.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans le monde

"Fonds mondial pour la santé" ou l'hypocrisie des dirigeants impérialistes

C'est sans doute afin de se donner un visage plus charitable, que le sommet de Gênes a annoncé la création d'un Fonds mondial pour la santé destiné à lutter dans le Tiers Monde contre le paludisme, la tuberculose et le sida. Dans un premier temps ce fonds alimenté soit par des donations privées, comme celle d'un Bill Gates, soit par des prêts d'Etats, s'élèverait à 1,3 milliard de dollars, somme que se sont engagés à réunir les dirigeants des grandes puissances réunis à Gênes.

Il s'agit en réalité d'une goutte d'eau qui ne changera rien au sort des populations concernées. A titre de comparaison, les seuls Etats-Unis consacrent annuellement plus de 20 milliards de dollars à la lutte contre le sida, et l'Europe pratiquement autant.

Les maladies comme le paludisme et la tuberculose font des ravages terribles parmi les populations des pays pauvres de la planète. Pourtant on sait parfaitement les soigner, et il serait possible de les combattre efficacement dans les plus brefs délais, à condition d'y mettre les moyens nécessaires.

En ce qui concerne le sida, même si on ne sait pas le guérir aujourd'hui, des techniques médicales permettent tout de même de ralentir notablement l'évolution de la maladie. Mais le traitement reste financièrement inaccessible à l'immense majorité des hommes et des femmes contaminés dans les pays du Tiers Monde, c'est-à-dire l'énorme majorité des malades du sida. Et il faut rappeler qu'il y a trois mois à peine, 39 grands trusts pharmaceutiques internationaux avaient intenté un procès à l'Afrique du Sud, afin de lui interdire l'utilisation de médicaments génériques ; car si ces derniers permettent d'abaisser considérablement le coût du traitement, ils constituent une perte de profits pour ces compagnies. Ce n'est qu'après une campagne de protestation, essentiellement initiée par le gouvernement sud-africain, qu'ils avaient fini par retirer leur plainte.

Alors, il y a une sacrée hypocrisie de la part des dirigeants des principaux Etats impérialistes, à faire croire qu'ils se penchent sur la sous-médicalisation du Tiers Monde, qui n'est que le pendant de la misère qui y règne.

Pour eux, l'aide aux pays pauvres est d'abord une aide à leurs propres trusts afin de leur offrir un marché garanti au prix fort. Il en est ainsi de toutes les relations économiques et la santé n'échappe pas à cette règle.

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