Flextronics - Lunéville (Meurthe-et-Moselle) : Le jeu des fermetures et rachats d'usines27/07/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/07/une-1724.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Flextronics - Lunéville (Meurthe-et-Moselle) : Le jeu des fermetures et rachats d'usines

"On leur a fait gagner de l'argent et maintenant on nous jette. Le groupe a de l'argent, qu'il nous en donne !" Voilà le sentiment de nombreux travailleurs de l'usine Flextronics de Lunéville (260 salariés) lors de l'annonce, le 20 juillet, de la fermeture probable du site.

Cette annonce ne tombe pas comme un coup de tonnerre dans un ciel serein. L'usine fabrique des téléphones portables, mais il n'y a plus de commandes depuis des mois, ce qui, dans une multinationale comme Flextronics, n'est rien d'autre qu'un choix délibéré. Les ouvriers - qui sont aux 35 heures - restent chez eux en modulation basse, certains totalisant jusqu'à 500 heures en négatif dans leur compteur-temps. Employés, cadres et techniciens - qui ne sont pas aux 35 heures - n'ont rien à faire non plus.

L'an dernier, avec 400 salariés, Flextronics a fait, à Lunéville, un chiffre d'affaires de 1,7 milliard de francs.

Aujourd'hui la direction propose aux travailleurs une mutation pour l'usine de Laval, que le groupe vient de racheter à Alcatel. Mais la direction de Laval ne garantit du travail que... d'ici début 2002 ! Autant dire que personne n'est volontaire.

Installé à Lunéville depuis quatre ans, Flextronics (géant mondial de la sous-traitance) était le repreneur d'une usine passée successivement entre les mains de Philips, TRT, Eprest et Kyrel. Au moment du boom du téléphone portable, 800 salariés (en majorité intérimaires et CDD) y étaient employés. En novembre 2000, les autorités régionales lui remettaient, dans le cadre des trophées "Performance lorraine", le titre de "l'entreprise étrangère de l'année". Mais aujourd'hui, devant le désarroi des salariés, on n'entend plus ni les députés, ni les hommes politiques protester contre le fait qu'une multinationale vienne empocher les subventions puis claque la porte avec autant de désinvolture qu'on claque celle de sa voiture.

Jeudi 26 juillet doit se tenir un nouveau CE. La tension monte chez les travailleurs et il circule l'idée de se battre pour obtenir de l'argent si l'entreprise ferme. Le chiffre de 100 000 F par année de présence revient le plus souvent. Le groupe Flextronics, à capitaux américains, siège à Singapour. Il emploie 70 000 salariés et fait un chiffre d'affaires de 90 milliards de francs. Autant dire qu'il a largement les moyens de payer.

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