Filatures d'Helemmes - Lille : En lutte contre les licenciements27/07/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/07/une-1724.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Filatures d'Helemmes - Lille : En lutte contre les licenciements

Après 15 jours de chômage technique, les ouvriers de la filature d'Hellemmes, dernière usine textile de Lille, apprenaient le 22 juin que leur entreprise était en dépôt de bilan, avec nomination d'un liquidateur et sans aucun plan social.

Les 123 ouvriers, dont certains travaillent dans l'entreprise depuis plus de 30 ans, ont décidé de ne pas se laisser faire. Comme le dit une ouvrière, "on a le sentiment d'être lynchés". Il n'y a aucune raison, à part la loi du profit, qui explique la fermeture de cette usine.

Le groupe n°1 du coton en France comporte 36 sociétés (usines de production et holding financier basé au Luxembourg, paradis fiscal bien connu). Depuis plusieurs années, il s'est implanté en Afrique du Sud et en Turquie, avec les mêmes productions que dans l'usine d'Hellemmes.

Lafitte Participation et Gestion, la société centrale du groupe, a vu son résultat net multiplié par sept en trois ans et l'action Mossley est montée de plus de 90 % en octobre 2000. Depuis, elle reste stable, autour de 16 euros l'action. Ce qui n'a pas empêché l'entreprise de bénéficier des aides publiques au textile "en difficulté" !

Depuis le 22 juin, les travailleurs occupent l'usine pour empêcher le déménagement des machines et du stock et obliger le patron à payer 300 000 F à chacun, ce qui ne serait pas du luxe. La moyenne d'âge est de 48 ans et trouver du travail dans la région à cet âge, il ne faut guère y compter !

Pour forcer le patron qui s'était mis aux abonnés absents, les salariés font de multiples actions. Ils sont même allés récupérer dans une autre usine du même groupe, à Lomme (banlieue lilloise), des stocks de fils qu'ils ont en partie brûlés pour bien faire comprendre au patron qu'ils ne se laisseraient pas faire.

Pour l'instant, il n'a été proposé que 22 reclassements dans le groupe et une prime de 15 000 F en plus des indemnités légales ! On est loin du compte !

Alors les salariés continuent leur mobilisation. Cette lutte confirme une fois de plus que la loi pour interdire les licenciements dans les entreprises qui font du profit, sous peine de réquisition, est plus que jamais d'actualité !

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