Colombie : Coca-cola accusé d'avoir fait assassiner un syndicaliste27/07/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/07/une-1724.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans le monde

Colombie : Coca-cola accusé d'avoir fait assassiner un syndicaliste

Une plainte vient d'être déposée à Miami par le syndicat américain des métallurgistes et la Fondation internationale pour les droits du travail, au nom du syndicat Sinaltrainal qui représente, en Colombie, la majorité des ouvriers des usines d'embouteillage de Coca-Cola. L'entreprise américaine et son principal embouteilleur en Amérique latine, Panamerican Beverages, sont accusés d'avoir fait torturer, séquestrer et assassiner des syndicalistes.

Cette plainte vise à dénoncer des agissements qui ont commencé au début des années 1990, ont continué depuis et s'apparentent à une véritable campagne de terreur contre les militants ouvriers de ces entreprises.

Cinq ouvriers affirment avoir été victimes d'intimidations, de détentions illégales et de tortures physiques perpétrées par des groupes paramilitaires à la solde de leurs patrons pour les forcer à renoncer à leurs activités syndicales. Le syndicat colombien Sinaltrainal assure que le directeur de l'usine de la ville de Carepa a menacé de mort les syndicalistes de son entreprise avant d'organiser le meurtre de l'un d'entre eux, Isidro Segundo Gil, retrouvé assassiné le 5 décembre 1996.

Pour l'instant, Coca-Cola ne se prononce pas sur la réalité de ces agissements mais nie être responsable. Pourtant, dès l'automne 1996, des syndicalistes avaient signalé les menaces dont ils étaient l'objet à la direction générale de Coca-Cola Colombie. Et puis, comme le fait remarquer l'un de leurs défenseurs, Coca-Cola contrôle tout dans les usines d'embouteillage, jusqu'à la couleur des salopettes. Donc, dans cette histoire, elle est pour le moins complice, comme au Guatemala, dans les années 1980, où trois syndicalistes travaillant dans une usine d'embouteillage de Coca avaient été assassinés.

En Colombie, 128 syndicalistes sont morts assassinés en 2000. Les multinationales comme Coca-Cola, quand elles ne les commanditent pas, ferment les yeux sur les agissements de leurs filiales qui intimident, malmènent ou éliminent tous ceux qui osent se lever contre l'exploitation dont ils sont victimes.

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