Allemagne : Pouvoirs publics et syndicat à l'aide de BMW27/07/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/07/une-1724.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans le monde

Allemagne : Pouvoirs publics et syndicat à l'aide de BMW

Finalement ce n'est pas la ville française d'Arras, dans le Pas-de-Calais, mais Leipzig, située dans l'ex-RDA, que le constructeur automobile allemand BMW vient de retenir pour y construire une usine neuve où sera fabriqué un nouveau modèle baptisé Série 3.

Si le choix final s'est effectué parmi cinq villes "finalistes", 250 villes ou régions du monde s'étaient, au départ, portées candidates... et ont rivalisé en promesses d'aides pour obtenir cette implantation. Les responsables de ce trust florissant qu'est BMW n'ont ainsi eu que l'embarras du choix pour faire monter les enchères à leur avantage. Ils ont expliqué qu'ils avaient retenu de très nombreux critères de sélection, parmi lesquels, par exemple, le nombre de jours fériés dans la région, le plus bas possible évidemment !

Sur l'investissement de 6 milliards de francs prévu à Leipzig, le montant total des subventions (ville de Leipzig, Land de Saxe et Etat allemand) se montera à 28 %, selon les dirigeants de la firme. Mais d'après certains journaux d'outre-Rhin il pourrait, finalement, atteindre la limite des 35 % de subventions qu'il est légalement possible d'accorder à une implantation industrielle dans l'est de l'Allemagne. Il faut y ajouter que le prix des terrains et les salaires y sont inférieurs à ceux pratiqués dans l'ouest de l'Allemagne. Enfin, cerise sur le gâteau, un accord entre la direction de BMW et l'IG Metall, le syndicat de la métallurgie, est intervenu sous le nom de "Formule BMW pour l'emploi" : les dirigeants syndicaux s'y déclarent d'accord pour accepter à l'avance, puisque l'usine ne devrait pas ouvrir ses portes avant 2005, une grande flexibilité, comme cela se pratique déjà dans d'autres usines du groupe. D'après la Süddeutsche Zeitung, ce fonctionnement permettra de réaliser une économie de 20 % au niveau du capital nécessaire aux installations. Sans compter les économies réalisées sur la masse salariale, puisqu'il n'y aura pas d'heures supplémentaires à payer.

Autant dire qu'avec ces aides multiples BMW n'aura aucun mal à rentabiliser très rapidement sa nouvelle usine. Le constructeur annonce qu'il emploiera à terme 5 000 salariés, et autant chez les sous-traitants. Cela ne peut, bien sûr, que susciter des espoirs d'embauche, dans une ville qui a vu le nombre de ses emplois industriels passer de 120 000, au moment de la réunification allemande en 1990, à seulement 12 000 aujourd'hui.

Mais rien ne prouve que les travailleurs accepteront longtemps des conditions de travail et de salaire que les dirigeants syndicaux auront acceptées pour eux, des années à l'avance.

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