Le téléphone mobile est omniprésent, avec aujourd'hui 33 millions d'abonnements en France, répartis entre trois réseaux: Orange de France Télécom, SFRdeVivendi,et BouyguesTélécom. Seulement si les opérateurs annoncent qu'ils couvrent 98% de la population, c'est loin d'être le cas pour l'étendue du territoire.

Car si les compagnies construisent des relais, elles ne le font que si elles jugent que c'est rentable en terme de nouveaux abonnés et de rentrée financière. France Télécom comme Vivendi ou Bouygues se moquent du service au public. Ils veulent des bénéfices! Cela aboutit à des "zones d'ombre", où les mobiles ne peuvent se connecter à aucun réseau. Ces zones représentent près 20% du territoire, et autour de 1500 communes.

Le gouvernement a donc annoncé sa volonté de s'attaquer au problème. Lundi 9 juillet, Jospin a exposé son plan, qui vise à supprimer en trois ans ces "zones d'ombre". Mais pas question pour lui d'obliger les trusts de la téléphonie mobile à assumer les dépenses nécessaires pour couvrir l'ensemble du territoire. Sur les 1400 millions de francs prévus pour cela, l'Etat va déjà en fournir 500 ; il demande aux collectivités locales 500 millions supplémentaires, au détriment des dépenses prioritaires de la population.

Les trois opérateurs n'auraient à se répartir que les 400 millions restants. Une misère, pour des trusts dont les profits se chiffrent en milliards chaque année.

Plus que des intérêts et des besoins de la population, Jospin se préoccupe de ceux des grandes compagnies de la téléphonie mobile, qui pourront ainsi engranger quelques profits supplémentaires grâce à des investissements qui ne leur auront coûté que bien peu, au regard des profits prévisibles.