SNCF : Les voyageurs en groupe restent sur le quai13/07/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/07/une-1722.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF : Les voyageurs en groupe restent sur le quai

La SNCF fait parler d'elle cet été, et pas seulement au sujet de la pagaille engendrée par la mise en route improvisée d'un TGV Méditerranée pas très au point, et au manque de moyens en personnel et en matériel sur l'ensemble du réseau. D'autant que l'opération de prestige TGV Med se fait au détriment du reste. Il est aussi notable que la direction de la SNCF délaisse les collectivités. En tout cas, ces dernières semaines, de nombreuses récriminations sont remontées de groupes qui ont eu de gros problèmes pour disposer des places qu'habituellement on leur réservait. Ces places, pourtant réservées des mois à l'avance, leur ont été reprises. Ou alors le groupe a dû se scinder... Cela alors que, jusqu'à présent, le transporteur public offrait des conditions avantageuses aux groupes, aux groupes de jeunes tout particulièrement: voitures spéciales, places à demi-tarif...

Officiellement, les conditions n'ont pas changé: les réductions vont même jusqu'à 75% pour des groupes de jeunes de moins de 15 ans.

Mais comme la logique commerciale prend le dessus, on laisse à l'écart ceux qui payent moins pour laisser la place à ceux payant plein tarif. Comme l'a déclaré un responsable de centre de jeunes: "La SNCF a des objectifs de rentabilité, elle préfère remplir ses trains d'adultes payant plein pot plutôt que d'enfants bruyants".

Les groupes n'ont de places garanties que dans les périodes sans affluence. Or les groupes de jeunes voyagent (et pour cause!) en période de vacances scolaires, donc d'affluence. On les informe tout juste avant leur départ qu'ils n'auront pas toutes les places, ou que leur train est remplacé par un bus. D'autres s'entendent dire que leur réduction ne sera que de 30% au lieu des 50% prévus ou qu'ils seront dispersés dans le train, ou certains en voiture fumeur. Allez gérer une telle situation!

Durant l'année scolaire, des enseignants ont renoncé de ce fait à des voyages prévus. Et pour les vacances, plusieurs responsables de colonies ont dû louer des cars. Ce qui revient un peu plus cher et provoque un mécontentement justifié des parents, inquiets des risques d'accident routier.

Les responsables de la SNCF affirment qu'ils font en sorte que, pour l'été 2002, il y ait moins de ratés. Promesses? Mais cela ne justifie en rien les désordres et les désagréments de 2001. Cette logique de rentabilité qui l'emporte sur l'intérêt général ne promet rien de bon en matière de service public.

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