OBI Clermont-Ferrand : Grève pour les salaires13/07/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/07/une-1722.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

OBI Clermont-Ferrand : Grève pour les salaires

Depuis vendredi 6 juillet, le magasin de bricolage OBI de Clermont-Ferrand est en grève. Sur une cinquantaine de salariés, seule la dizaine de cadres n'est pas rentrée dans le mouvement.

Le mécontentement couvait depuis longtemps. Les conditions de travail sont de plus en plus difficiles. Il n'est pas rare de se voir demander de venir faire un remplacement au dernier moment, ou bien de rester plus longtemps après la fermeture du magasin pour finir de ranger. Et la mise en place des 35 heures n'a pas arrangé les choses, bien au contraire.

Quant aux salaires, ils sont bloqués. Avec 20 ans d'ancienneté, on peut toucher tout juste 6000 F net. Par contre les bénéfices de OBI, filiale du groupe belge GIB GROUP, se portent bien.

Dernièrement la tension est montée d'un cran. Prétextant un vol de 106000 F courant avril, la direction cherche à faire payer le personnel. Elle a fait savoir qu'il n'y aura pas de prime d'intéressement versée cette fois-ci (ce qui peut représenter jusqu'à 2000 F).

Alors quand au cours de la réunion avec les DP de ce mercredi, le directeur a refusé net toute augmentation de salaire, la colère a éclaté. La grève a été décidée pour vendredi.

Depuis ce jour, les banderoles CGT sont déployées devant l'entrée du magasin et des tracts distribués pour expliquer les raisons de la grève aux clients qui arrivent. L'accueil est sympathique et beaucoup ne rentrent pas dans le magasin, par solidarité.

Les revendications sont claires: 1000 F net d'augmentation pour tous et reconnaissance des qualifications et des coefficients correspondants.

Vendredi matin, une entrevue des délégués avec le directeur régional ne donne rien. Il ne peut soi-disant pas contacter la direction nationale. Vers 14 heures, le directeur vient chercher les délégués au piquet de grève: le contact impossible a finalement été établi. Mais c'est pour apprendre qu'un rendez-vous est fixé lundi avec le responsable des ressources humaines. Et il leur explique que les grévistes creusent leur propre tombe, qu'il vaut mieux reprendre le travail et que, s'il n'y a pas d'accord lundi, ils pourront toujours se remettre en grève après!

Il faut savoir qu'avec les soldes, OBI pouvait espérer réaliser ce week-end un chiffre d'affaires pouvant atteindre 400000 F.

Devant tant de mépris, la grève a été maintenue à l'unanimité le samedi. Comme l'a bien rappelé un délégué au directeur régional: "Si la direction le veut, elle peut se déplacer; nous on n'est pas en week-end!".

Lundi,unenouvelle réunion a confirmé le mépris de la direction. Elle a proposé une augmentation de coefficient pouvant correspondre à 24 F mensuels... brut. De plus, par "principe", les augmentations ne pourraient être qu'individuelles et non collectives.

Mais comme a répondu une salariée: "Nous aussi on a des principes! C'est pas 400 F aux uns et 100 F aux autres!". C'est donc avec le moral que la grève continue depuis.

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