Stock-Alliance (Boigny-sur-Bionne, près d'Orléans) : En grève pour 600 F pour tous06/07/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/07/une-1721.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Stock-Alliance (Boigny-sur-Bionne, près d'Orléans) : En grève pour 600 F pour tous

Cette entreprise de logistique est l'une des trois que le groupe possède dans l'agglomération orléanaise. Depuis une dizaine d'années, de telles entrepôts ont poussé comme des champignons à la périphérie de la ville, car les entreprises industrielles sous-traitent de plus en plus le stockage et le transport de leurs marchandises.

Pour 240 embauchés, il faut compter 100 à 150 intérimaires et CDD, en majorité des jeunes.

Le travail est dur et dangereux. L'été, la chaleur est insupportable, spécialement pour les femmes qui font le tri. Ce sont aussi elles qui sont le plus en butte à l'attitude méprisante de certains chefs. En six mois, 55 accidents du travail se sont produits, une femme notamment a été écrasée par un chariot élévateur. Avec cela, la direction cherche encore à augmenter les cadences et à diminuer les effectifs. Elle fait pression sur les intérimaires, en leur faisant miroiter une embauche. Mais à la place, elle vient de faire signer à certains un contrat d'un an, alors que d'autres n'ont pas été renouvelés.

C'est entre autres pour une amélioration des conditions de travail que la grève a démarré le mardi 3 juillet. Mais la principale revendication, c'est une augmentation de 600 F pour tous, car les salaires sont au plancher ; beaucoup touchent 7 549 F brut par mois. Les grévistes réclament aussi une prime de transport et une revalorisation des heures de nuit.

La grève est très suivie, y compris par le personnel administratif et par une partie des chefs qui n'acceptent plus la pression que la direction exerce sur eux. Ce mardi une cinquantaine de grévistes tenaient un piquet de grève, et on commence même à installer merguez et barbecues. La direction a déclaré qu'elle ne discuterait pas sous la pression de la grève. Mais les grévistes savent que seul un rapport de force peut les faire gagner.

En attendant, aucun camion n'entre ni ne sort. L'entreprise existe depuis un peu plus d'un an, c'est la première grève. Et certains disent que pour gagner vraiment, il faut que les autres entreprises du groupe s'y mettent aussi, et toutes en même temps.

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