Nettoyage Challancin (ligne C du RER) : La SNCF est le vrai patron, c'est elle qui doit céder29/06/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/06/une-1720.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Nettoyage Challancin (ligne C du RER) : La SNCF est le vrai patron, c'est elle qui doit céder

Au 29e jour de grève des travailleurs de l'entreprise de nettoyage Challancin, sur la ligne C du RER parisien, la situation est toujours bloquée. La SNCF continue de jouer l'attente, elle semble même prendre patience malgré les conséquences pour les locaux de travail des cheminots et les usagers de la ligne C. Son choix est clair : il faudrait que Challancin puisse briser la grève. Mais les grévistes reconduisent chaque jour leur mouvement, en décidant de chaque étape.

A ce jour, à part deux ou trois cas de remboursements incomplets sur la paye de mai, rien ne leur a été versé ou même promis de ce qui leur est dû : heures non payées, primes, remboursements de cartes Orange, compensations de nuit. Il n'y a pas plus d'engagement à améliorer les locaux de travail, la fourniture des vêtements et des protections, le passage légal des visites médicales : la moitié des travailleurs n'en ont pas passé depuis deux ans ou même pas du tout pour certains.

Le 12 juin, Challancin demandait en référé au tribunal de grande instance de Paris l'expulsion des grévistes et la possibilité de faire du nettoyage (service minimum dit-il...) à leur place. Le tribunal a préféré nommer un médiateur. Le même jour sur demande expresse du tribunal, Challancin dut recevoir les délégués du personnel et des représentant syndicaux : il les fit recevoir, dans ses locaux, par la police. Que faisait-elle là ? Le 14 juin, devant le même tribunal, il nia les faits.

La médiation ne dura pas longtemps, elle fut tout d'abord refusée par Challancin puis acceptée et trois jours de suite les représentants des grévistes, restés à proximité, purent exposer les revendications, en présence du médiateur. Au bout de ces trois jours, Challancin ne voulut plus continuer.

Le 21 juin, le tribunal a décidé de considérer que l'exposé des revendications vaut pour réponse de l'entreprise et que la grève n'est plus licite, puisqu'il ne resterait que la question des procédures de licenciement contre quatre délégués du chantier et un dépôt de plainte contre eux. Il a permis également le nettoyage, avec expulsion des grévistes si nécessaire. Pourtant la veille encore, Challancin était contraint de promettre de fournir une dizaine de duplicata de contrats de travail pour des grévistes qui en réalité n'en avaient jamais eu. Au tribunal, cette question a été abordée en même temps que les paies de mai que des grévistes n'avaient pas encore reçues, ou pour lesquelles il manquait pour certains 3 000 F.

Cette décision du tribunal est apparue scandaleuse aux grévistes, comme aux cheminots et aux organisations syndicales. La grève a été reconduite à 100 %. Les grévistes ont le moral et le font savoir : organisés en comité de grève, ils sont tous les jours présents, 24 heures sur 24, dans la trentaine de gares concernées de la Ligne C pour faire savoir leur détermination. Ils informent chaque jour les cheminots qui marquent leur soutien. Les organisations syndicales cheminotes interviennent auprès de la SNCF. CFDT, FO, Sud, Fgaac, Unsa, CFTC d'une part, la CGT de son côté, viennent de demander d'être reçues pour contraindre la SNCF d'arrêter son jeu. En effet toutes, comme les grévistes et les cheminots, considèrent que c'est elle qui porte la responsabilité du recours à de telles entreprises.

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