500 Riches et des milliards de pauvres29/06/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/06/une-1720.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans le monde

500 Riches et des milliards de pauvres

Comme chaque année un magazine américain a établi un classement des multimilliardaires de la planète. Ils ne sont que 538, mais leur fortune cumulée dépasse 1 700 milliards de dollars, soit nettement plus que le produit national brut de la France.

A la première place se trouve encore l'Américain Bill Gates, le patron de Microsoft, dont le patrimoine est estimé à 452 milliards de francs. Mais la Française Liliane Bettencourt, à la tête de L'Oréal, n'a pas non plus quitté le peloton de tête. Quant aux deux autres patrons français de l'industrie de luxe, Bernard Arnault, le patron de LVMH, et François Pinault, entre autres propriétaire du Printemps, de la Redoute et de magazines tels que Le Point, Historia et bien d'autres, ils feraient presque pâle figure avec respectivement un patrimoine de 10,7 et 6,3 milliards de dollars.

L'écart entre les riches et les pauvres ne cesse de se creuser, le dénuement des uns alimentant l'opulence des autres. Si Liliane Bettencourt se taille la plus grosse fortune de France, par exemple, c'est au prix de l'exploitation de dizaines de milliers de salariés.

Quant aux salaires, ils restent quasiment bloqués. L'Oréal vient royalement d'annoncer une augmentation générale de... 0,5 % en juin et de 0,3 % en septembre. Logique - si l'on peut dire - dans ces conditions que le pactole des actionnaires et de la patronne de L'Oréal continue de s'arrondir !

Ces nantis bénéficient de toutes les faveurs de leurs gouvernements. Que ce soit en France ou aux Etats-Unis, l'argent public est mis à leur disposition sous forme de subventions, d'aides en tout genre ou encore de réductions fiscales comme celle que vient de faire adopter Bush aux Etats-Unis : d'ici 2010, 1 % des contribuables, les plus riches, bénéficieront d'une réduction d'impôts équivalant à 40 % de la masse globale, soit un cadeau de 540 milliards de dollars en dix ans.

Mais c'est avant tout l'exploitation de l'immense majorité des hommes, des femmes, des enfants de la planète, accrue encore par la peur de perdre même un maigre gagne-pain, qui fait gonfler d'année en année l'extravagante richesse de cette poignée de rapaces. Selon le Bureau international du travail (BIT), dont la Conférence internationale vient de prendre fin, il y aurait pas moins de cent soixante millions de chômeurs déclarés dans le monde. Si on y ajoute les travailleurs n'ayant que des emplois à temps partiel ou intermittents ou autre "petit boulot", on arrive au chiffre officiel d'un milliard de personnes. Toujours selon le rapport du BIT, sur cent travailleurs, vingt-deux "ne gagnent pas assez pour maintenir leur famille au-dessus du seuil absolu de pauvreté, soit 1 dollar par personne et par jour".

Pour que d'aussi révoltantes différences de niveau de vie disparaissent, il n'y a pas d'autre solution que d'arracher à ces seigneurs de l'argent leur pouvoir et leur fortune, fruit du travail de l'écrasante majorité des êtres humains de la planète.

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