Les mesurettes du gouvernement : C'est rien, et ça se voit !04/05/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/05/une-1712.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Les mesurettes du gouvernement : C'est rien, et ça se voit !

Les mesures annoncées par le gouvernement socialiste prétendument pour s'opposer aux licenciements n'ont pas convaincu grand-monde parmi les travailleurs.

Ces mesures sont en effet bien insignifiantes. Elles se résument à une indemnité légale de licenciement qui passe de un dixième de mois par année d'ancienneté à un cinquième de mois par année d'ancienneté. Elle a doublé. Le gouvernement sait manier les chiffres pour valoriser ses choix mais évite de faire les calculs. Car le double de pas grand-chose, cela ne fait pas grand-chose. D'ailleurs la plupart des conventions collectives accordent déjà nettement plus aux salariés, comme par exemple la convention collective de la métallurgie.

Les autres mesures de Guigou sont de la même eau, souvent inférieures à ce qui existait jusque-là, comme par exemple, les congés appelés improprement "congés de reclassement" d'une durée de 6 mois qui ne concernent que les entreprises de plus de 1000 salariés et qui offrent encore moins d'obligation de reclassement qu'auparavant. Tout est à l'avenant. Les actionnaires devront discuter de "l'impact social et territorial" de la restructuration envisagée et les comités d'entreprise seront "consultés" et non plus "informés". Cherchez la différence ! Une autre mesure est présentée comme une "novation essentielle" : les entreprises de plus de 1000 salariés qui ne mettraient pas en place de dispositif pour créer des activités nouvelles seront soumises à une contribution financière dont le montant n'a pas encore été fixé. Bigre ! Une taxe future donnerait aux patrons des grosses entreprises le droit de licencier. Pas de quoi épouvanter ces patrons qui sont payés - et largement - pour savoir que les licenciements leur procurent des plus-values boursières qui compensent, et bien au-delà, les coûts des licenciements.

Personne ou presque ne s'est donc vraiment risqué à défendre ces mesures. L'Humanité écrit malgré tout que ces mesures ne sont "pas négligeables", dans son numéro de lundi 30 avril, "mais qu'elles laissent pour l'essentiel de côté la question de la prévention de licenciements". Les organisations syndicales ont estimé que les mesures sur le "durcissement des plans sociaux" n'allaient pas bien loin (à part la CFDT qui, par la bouche de Nicole Notat, trouve les mesures gouvernementales "utiles pour les salariés") et même la CFTC juge qu'elles ne sont pas "exceptionnellement nouvelles".

Si même eux le disent ! Le gouvernement n'a même pas la hardiesse de faire semblant, rien que semblant, d'être un peu audacieux.

Qu'il ne s'étonne pas si les travailleurs de plus en plus nombreux jugent que les Jospin, Guigou, Fabius ne sont pas de leur côté, mais dans le camp du patronat.

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