Algérie : Le général n'aura qu'à revenir en voyage officiel !04/05/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/05/une-1712.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans le monde

Algérie : Le général n'aura qu'à revenir en voyage officiel !

Pendant quelques heures, l'ancien ministre algérien de la Défense, le général Khaled Nezzar, a donc pu se demander s'il n'allait pas être retenu en France.

Venu faire la promotion de son livre, il avait manifestement négligé les précautions élémentaires qui protègent les hauts dignitaires de passage à l'étranger, fussent-ils des tortionnaires avérés : passeports diplomatiques, lettres de mission officielles et autres. Il n'avait pas prévu qu'il se trouverait la famille d'un jeune Algérien mort sous la torture et deux autres anciens détenus des bagnes qu'il alimentait, pour porter plainte contre lui, ni un juge pour se mettre en tête de l'arrêter.

Du sang sur les mains, ce général en a incontestablement. C'est lui qui dirigeait l'armée algérienne en octobre 1988, lorsque celle-ci ouvrit le feu sur les manifestations populaires, faisant plus d'un millier de morts. Par la suite, sous prétexte d'"éradiquer" l'intégrisme islamique, il mit en oeuvre contre la population une politique de terreur comparable à celle que faisaient régner les islamistes. Enlèvements, tortures, assassinats, il devint rapidement impossible de savoir si ces crimes étaient le fait du FIS (Front Islamique du salut) ou de l'armée, tant leurs méthodes et leurs rapports à la population étaient semblables.

Mais cet assassin galonné n'a pas eu bien longtemps à craindre pour sa liberté ! Le gouvernement français souhaitait tout, sauf une mini affaire Pinochet. Les contrats avec l'Algérie et la réputation de la France, terre d'asile des dictateurs, en auraient trop souffert ! Un arrangement a donc été trouvé pour que le général puisse reprendre l'avion en toute impunité. La même impunité dont jouissent en France même des gens comme ces généraux et autres tortionnaires des guerres coloniales, qui peuvent aujourd'hui, en toute tranquillité, afficher leurs crimes dans les journaux.

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