Même en temps de paix, l'armée est nuisible : Le dépôt d'armes de Vimy20/04/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/04/une-1710.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Même en temps de paix, l'armée est nuisible : Le dépôt d'armes de Vimy

Depuis sa création en 1967, le site de stockage de Vimy recueillait les munitions retrouvées dans la région lors des travaux agricoles et de terrassements, soit 150 à 200 tonnes annuellement, sur les 800 tonnes pour tout le pays. Ce sont surtout des obus de la guerre de 14-18, non explosés, dont les plus dangereux contiennent, en plus de la charge explosive, des gaz mortels encore actifs.

Il y aurait encore 800 000 tonnes de bombes et obus non explosés encore enfouies dans le sol, sur les deux millions de tonnes tirées pendant cette guerre, rien qu'en France, dont la plus grande partie bien sûr dans le nord et l'est du pays.

Ces obus ayant séjourné dans le sol humide sont très oxydés et très dangereux à manipuler et à désamorcer. Les démineurs en font sauter toute une partie à l'air libre, dans des zones inhabitées et les camps militaires. Mais pour les obus à gaz, ce n'est bien sûr pas possible et il faut des installations spéciales pour les traiter.

Une usine aux normes européennes devait être construite depuis de nombreuses années... mais elle ne l'est toujours pas. Alors ce lieu de stockage est devenu de plus en plus dangereux. A l'air libre, entouré d'un simple grillage, des " collectionneurs " avaient déjà volé des obus ! En décembre 1998, deux démineurs y sont morts lors d'une manipulation.

Et puis brutalement la décision de vider le site a été prise dans l'urgence extrême, sans doute à cause de débuts de fuites de gaz toxiques - mais cela l'armée ne l'avoue pas - en plus des risques mis en avant, notamment dus au délabrement de certaines caisses contenant les obus. Et il a fallu que 12 000 habitants des 3 km alentour quittent précipitamment leur maison, comme pour un exode.

Qu'en sera-t-il maintenant de la tenue de ces obus transférés dans le camp militaire de Suippes près de Mourmelon, tout de même entouré de villages à quelques kilomètres ? Ce n'est pas sur l'armée ni sur le gouvernement que les habitants des environs pourront compter pour le savoir et se rassurer.

Partager