Les vieilles sales méthodes de la nouvelle économie : Des licenciements par dizaines de milliers pour garantir les profits !20/04/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/04/une-1710.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Les vieilles sales méthodes de la nouvelle économie : Des licenciements par dizaines de milliers pour garantir les profits !

Mardi 17 avril, coup sur coup, dans le secteur de la téléphonie mobile et de l'informatique tombaient les annonces de dizaines de milliers de suppressions d'emplois : 7 000 chez Philips, 8 500 chez le géant des systèmes informatiques Cisco, 30 000 chez Ericsson. Cette nouvelle vague de licenciements dans les groupes mondiaux de ce qu'on appelle la " High tech ", ou haute technologie, fer de lance de la dénommée " nouvelle économie ", ne font que s'ajouter à celles déjà faites chez Alcatel et Motorola et d'autres. Malheureusement elles ne sont sans doute pas les dernières.

Les autres groupes engagés dans la téléphonie mobile ou l'informatique pourraient suivre : Sagem, Siemens, Mitsubishi, Panasonic... Certains de ces géants industriels et financiers ont d'ailleurs annoncé qu'ils étudiaient cette option. Il est certain que pour garantir la marge des actionnaires on peut très bien assister à une surenchère d'annonces de licenciements, pour que personne ne soit en reste.

Car pour le moment il est surtout question, pour ces groupes, de maintenir à un très haut niveau l'augmentation des bénéfices face à un marché qui ne croît plus aussi vite qu'ils l'espéraient. Philips, dont l'usine du Mans avec 2 700 salariés est sur la sellette, se plaint de n'avoir dégagé qu'un bénéfice sur les trois premiers mois de l'année de 696 millions de francs (soit 2,8 milliards sur une année pleine), contre dix fois plus l'année précédente avec un bénéfice trimestriel de près de 7,5 milliards de francs, soit 30 milliards de francs en rythme annuel. Ces dizaines de milliards de francs de bénéfices, Philips les a bien engrangés sur une seule année, sans compter ceux qu'il avait accumulés les années précédentes, ils ont permis d'accumuler des réserves gigantesques et de distribuer des dividendes somptueux à une poignée d'actionnaires.

Et immédiatement, à la moindre incertitude du marché, pour maintenir la rentrée du pactole, les patrons de Philips, comme ceux des autres entreprises richissimes de ces secteurs, mettent en route un plan massif de licenciements qui va provoquer des désastres humains et économiques sur des régions entières. Le quotidien La Tribune recensait dans un rayon de moins de 100 kilomètres à l'Ouest les usines suivantes : Philips Le Mans : 2 700 salariés, Sagem à Sablé (Sarthe) : 250 salariés, Alcatel Laval : 850 salariés, Sagem Fougères : 800 salariés, Mitsubishi Etrelles (Ile-et-Vilaine) : 2 000 salariés.

Pas un instant les dirigeants de ces groupes n'ont envisagé de réduire l'augmentation de leurs bénéfices et encore moins de piocher dans les fortunes colossales accumulées sur le travail de leurs salariés pour garantir à ceux-ci le simple droit à l'existence. Alors, il faudra les y obliger.

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