AOM - Air Liberté, Air Littoral : Seillière et compagnie menacent les emplois de 7 500 travailleurs20/04/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/04/une-1710.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

AOM - Air Liberté, Air Littoral : Seillière et compagnie menacent les emplois de 7 500 travailleurs

L'intersyndicale d'Air Liberté-AOM-Air Littoral a décidé d'appeler, mercredi 18 avril, à manifester à Paris en soutien aux travailleurs de ces compagnies aériennes. La manifestation devait passer par le siège du MEDEF, le " patron des patrons " Seillière étant aussi, via sa société familiale Marine-Wendel, actionnaire principal de ces compagnies, au côté de SAirGroup, autrement dit Swissair.

Les salariés des trois compagnies ont toutes les raisons de se battre quand leurs patrons envisagent, " dans l'option la plus "favorable", déclare l'intersyndicale, quelques milliers de suppressions d'emplois (sur un total de 7 500) et une remise en cause générale des accords collectifs donc des conditions de travail (déjà mauvaises) pour ceux qui pourraient rester dans l'entreprise ". Pour tenter d'imposer ces mesures, la direction exerce un chantage : ce serait cela ou la mise en liquidation. Quant à Seillière, disent les syndicats, " il a d'ores et déjà affirmé qu'il ne comptait pas mettre un sou de plus dans cette entreprise et prétend se dédouaner totalement de la gestion qui a été faite dans ces entreprises ".

En clair, les travailleurs d'AOM-Air Liberté-Air Littoral devraient faire les frais de la politique menée par Seillière et consorts. Pour ceux-ci, 7 500 travailleurs de plus ou de moins, c'est une ligne au milieu d'un bilan comptable, parmi beaucoup d'autres qui rapportent gros, très gros, à la richissime famille de Wendel, dont Seillière est un des rejetons. Ces héritiers des maîtres des forges, dont les noms se retrouvent dans nombre de conseils d'administration de sociétés financières et industrielles tant en France qu'à l'étranger, font partie du Gotha du capitalisme français, européen et même mondial.

Aujourd'hui ils veulent jeter sur le pavé des milliers de salariés du transport aérien (et d'ailleurs aussi de chez Valéo), demain ils ouvriront de nouvelles entreprises ailleurs et, dans tous les cas, ils continueront à prospérer de façon insolente. Comme les de Wendel l'ont fait, il y a vingt ans, lorsque la "crise" de la sidérurgie (dont ils étaient parmi les principaux actionnaires) a laissé sur le carreau des dizaines de milliers de travailleurs et saigné des régions entières tandis que les de Wendel empochaient le magot grâce aux aides et subventions des gouvernements de droite puis de gauche de l'époque.

C'est à cela à qu'il faut porter un coup d'arrêt. Les suppressions d'emplois chez AOM, Air Liberté et Air Littoral n'ont rien d'inéluctable : il faut les interdire, en menaçant de réquisitionner les avoirs colossaux de leurs actionnaires, les Seillière, de Wendel.

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