Vénissieux : La clinique de la roseraie en danger13/04/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/04/une-1709.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Vénissieux : La clinique de la roseraie en danger

La clinique de la Roseraie est une clinique mutualiste créée il y a une trentaine d'années sur le plateau des Minguettes à Vénissieux, en banlieue lyonnaise. Jusqu'à une date récente, elle assurait un service de proximité et gratuit dans de nombreux domaines, avec 80 000 consultations par an et 20 médecins à temps plein.

Suite à une mauvaise gestion de l'Union des Mutuelles du Rhône (UMR), son propriétaire, il a été décidé par l'Agence Régionale d'Hospitalisation (ARH) que la clinique serait reprise par la Mutualité du Rhône (l'autre fédération mutualiste) alors que le personnel, les médecins et les usagers de la clinique préféraient la proposition de reprise par l'hôpital Saint-Joseph-Saint-Luc. Le choix fait par l'ARH était celui qui, paraît-il, coûtait le moins cher.

Et pour cause. Cette reprise a eu lieu début janvier et les conséquences ne se sont pas fait attendre. La chirurgie a été complètement arrêtée, le médecin généraliste va devoir cesser d'exercer et de suivre ses malades, alors qu'il recevait plus de 5 000 personnes par an. A partir de septembre, il ne pourra plus voir que des malades sans rendez-vous, donc pas suivis. Et 18 suppressions d'emplois (sur 140 personnes) sont annoncées, avec pour certains des reclassements qui sont des déqualifications avec perte de salaire.

Les consultations de gynécologie médicale, de cancérologie et de dermatologie sont supprimées. Les services d'IVG et de maternologie promis sont remis en cause. D'autres consultations avaient déjà été supprimées les mois précédents. L'accueil des urgences (UPATOU) est maintenu mais, comme il n'y a plus de chirurgie, il faut parfois ensuite envoyer les malades ailleurs. Et la maternité va-t-elle encore pouvoir exister longtemps sans chirurgie ?

Le grand gagnant est la Polyclinique des Minguettes, privée, qui elle est florissante. Mais elle n'est pas accessible aux plus pauvres, qui ne peuvent pas faire l'avance ou payer les dépassements d'honoraires. Une proportion non négligeable des usagers de la Roseraie bénéficient de la CMU. Ils devront se rendre dans les hôpitaux publics des HCL (Hospices Civils de Lyon), déjà surchargés, et parfois loin de leur domicile.

Le personnel et les usagers craignent que la clinique soit transformée en dispensaire. Le comité de défense des usagers de la Roseraie existe depuis plusieurs années. En 1998, il avait réussi à faire annuler un projet de fermeture de la maternité. Il vient de faire circuler une pétition qui a obtenu 11 000 signatures et, mardi 10 avril, il appelait, avec le syndicat CGT de la clinique, qui, lui, organisait un débrayage, à une manifestation devant le siège de la Mutualité du Rhône.

Ce jour-là, les 150 personnes présentes ont occupé une salle en demandant que M. Contis, directeur général de la Mutualité du Rhône, vienne s'expliquer devant elles. Devant son refus, tout le monde est allé occuper les escaliers menant à son bureau jusqu'à ce qu'il accepte de recevoir une délégation. Mais, bien que dans une interview donnée au Progrès trois jours plus tôt, M. Contis ait affirmé ne pas avoir l'intention de céder à la pression du Comité des usagers et de la CGT, ces derniers ont bien l'intention de continuer à se battre pour défendre cet établissement public.

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