Peintures au plomb dans les écoles parisiennes : Des travaux à faire de toute urgence !13/04/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/04/une-1709.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Peintures au plomb dans les écoles parisiennes : Des travaux à faire de toute urgence !

Il y a un an, des peintures au plomb écaillées avaient été détectées dans une école élémentaire du XIe arrondissement de Paris. Alertée par les associations de parents d'élèves (FCPE) qui s'inquiétaient des risques de saturnisme pour leurs enfants, la Direction des Affaires Sociales de la Ville de Paris avait pris la décision de contrôler la présence éventuelle de plomb dans toutes les écoles de la capitale.

Maladie grave, le saturnisme est l'intoxication due au plomb, dont les conséquences peuvent être dangereuses pour la santé des femmes enceintes et des enfants habitant les logements insalubres. Dans ces vieux logements dégradés, le plomb se trouve partout et surtout dans les poussières, du fait de la dégradation des anciennes peintures au plomb utilisées avant 1948 dans le bâtiment. Les probabilités d'inhalation mais aussi d'ingestion de peinture écaillée sont d'autant plus importantes que les bâtiments sont anciens et vétustes et les enfants en bas âge. Aujourd'hui plus de 5 % des adultes et près de 2 % des enfants de 1 à 6 ans auraient une concentration de plomb dans le sang bien supérieure à la normale.

Dans les écoles élémentaires parisiennes construites avant 1948, le danger de contamination des enfants existe et est bien réel, assurent les parents d'élèves. La capitale compte 325 écoles à risques sur 650. Pour la plupart, elles se situent dans les quartiers populaires de l'Est parisien. Depuis un an, seules 50 écoles ont été visitées et contrôlées par le laboratoire d'hygiène de la Ville de Paris. Ce laboratoire a trouvé des traces de plomb dans pas moins de 42 écoles ! Inquiètes à juste titre, les associations de parents d'élèves dénoncent le peu de moyens mis en oeuvre pour détecter les teneurs significatives en plomb sur les murs des établissements scolaires. A raison d'une école détectée par semaine, le chantier ne sera pas bouclé avant... 2008 ! Elles s'élèvent également contre la lenteur d'exécution des travaux de rénovation. Mettre sur pied un seul laboratoire de détection pour toute la capitale afin de régler une question d'une telle gravité relève de l'incurie totale. Sans parler des dysfonctionnements de l'administration qui allongent encore les délais de mise aux normes des établissements scolaires.

Pourtant, l'intérêt général commanderait que tous les moyens techniques et financiers existants pour détecter, rénover les écoles concernées, soient mis en oeuvre dans les plus brefs délais pour effacer tous risques futurs. Mais face à ce problème inquiétant de santé publique, les pouvoirs publics, eux, ne paniquent pas, c'est le moins que l'on puisse dire.

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