Licenciements - Marks et Spencer : La manifestation à Paris13/04/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/04/une-1709.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Licenciements - Marks et Spencer : La manifestation à Paris

Dans la matinée du vendredi 6 avril, les travailleurs de Marks et Spencer se sont retrouvés boulevard Haussmann, devant le principal magasin parisien de la chaîne pour manifester contre la fermeture annoncée de celui-ci. Le boulevard a été barré par les manifestants jusqu'à 13 heures 30. Il y avait environ 1 500 personnes, la plupart venues des magasins de la région parisienne, mais avec aussi des délégations de province.

Les manifestants ont fait le tour d'un quartier qui compte beaucoup de grands magasins comparables, mais aussi des boutiques, aux cris de " Tous ensemble ", " On est en colère " ou encore " On veut nous virer pour engraisser des actionnaires parasites ". Les manifestants avaient " la pêche " et montraient leur colère et leur détermination. Souvent des vendeuses ou des salariés des autres magasins sortaient pour lancer des encouragements. La manifestation étant revenue à son point de départ, une délégation syndicale a été reçue par la direction. Les responsables syndicaux présents ont essayé d'obtenir que les représentants fédéraux puissent participer à la délégation, mais la direction de Marks et Spencer a refusé.

Parmi ceux venus les soutenir, on trouvait Bernard Thibaud de la CGT, Alain Krivine, porte-parole de la LCR et député européen, Armonie Bordes, députée européenne de Lutte Ouvrière, ainsi que des élus de la capitale, ceints de leur écharpe tricolore, pour la plupart membres du PCF (il y avait une Verte). Il y avait aussi une banderole des travailleurs de l'Alstom, qui expliquaient pourquoi eux aussi étaient concernés, comme les Marks et Spencer, par les menaces de licenciements.

Notre camarade Armonie Bordes, qui racontait autour d'elle la manifestation des travailleuses de Marks et Spencer venues protester, mardi 2 avril, devant le Parlement européen à Strasbourg (voir notre précédent numéro), a reçu des témoignages identiques à ceux entendus à Strasbourg. Il y avait d'abord la colère et l'écoeurement devant les licenciements. " Il n'y a que le fric qui compte ". " Les licenciements doivent être interdits ". Mais dans les discussions, il y avait aussi la dénonciation des conditions d'exploitation et d'abord du temps partiel imposé.

L'horaire de la plupart des vendeuses oscille en effet entre 20 et 30 heures. Cela signifie qu'une pre mière vendeuse ga gne au plus 6 000 F par mois et beaucoup ne touchent que 4 000 ou 5 000 F. " Pour s'en sortir il faut être mariée ou être aidée par les parents ! ", a lancé une travailleuse. Les pa trons ont em ployé d'autant plus de personnel à temps partiel qu'ils bénéficient, pour cela, d'exonérations de charges so ciales.

Il y eut des prises de parole, notamment celles de deux militantes syndicales, Djamila et Véronique, très applaudies par l'assemblée. Était présente également une syndicaliste anglaise, très remontée contre la direction d'outre-Manche. Les présents qui le souhaitaient ayant été invités à prendre la parole, Armonie Bordes a exprimé le soutien à la lutte en cours et la solidarité d'Arlette Laguiller qui, souffrante, ne pouvait être présente aux côtés des manifestants. Elle a ajouté : " La manière dont les licenciements ont été annoncés est choquante, mais le plus révoltant ce sont les licenciements eux-mêmes. Il faut obtenir l'interdiction des licenciements. " Cela a été vivement applaudi.

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