Taxe sur les produits pétroliers : L'arnaque23/03/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/03/une-1706.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Taxe sur les produits pétroliers : L'arnaque

Les prix de l'essence et du fuel viennent donc d'augmenter. Apparemment le gouvernement juge qu'il est passé assez d'eau sous les ponts depuis les dernières hausses, qui avaient provoqué un fort mécontentement et des mouvements de protestation. A l'époque, le ministre des Finances, Laurent Fabius, avait fini par accepter de baisser un peu la principale taxe qui frappe les carburants : la Taxe Intérieure sur les Produits Pétroliers (TIPP).

En fait, il avait inventé la TIPP "flottante", expliquant que quand le cours du pétrole monterait, la TIPP baisserait, si bien que l'essence à la pompe ne bougerait pas trop. Mais cette façon de flotter comportait semble-t-il des finesses, comme celle-ci : si au contraire le prix du pétrole baisse, la TIPP peut monter davantage et le prix de l'essence augmenter ! Merci du cadeau.

C'est ce qui vient de se passer : le prix du pétrole a baissé de plus de 20 %, conséquence : l'essence a augmenté de 8 centimes par litre. Belle logique.

En fait, par ce genre de taxes, l'État pompe directement des sommes colossales (presque 170 milliards de francs pour la seule TIPP, la moitié de ce que rapporte l'impôt sur le revenu).

Les salariés payent plein pot ces taxes sur l'essence, mais aussi la TVA, qui, soit dit en passant, se rajoute encore au prix des carburants. Un chômeur, qui utiliserait beaucoup sa voiture pour chercher du travail, va payer nettement plus de taxe sur les carburants que le directeur d'une des entreprises où il cherche à se faire embaucher - à supposer que ce dernier ne dispose pas d'une voiture de fonction et du carburant payé par l'entreprise.

Les impôts indirects, TIPP et TVA, rapportent à l'État trois fois plus que l'impôt sur le revenu (1 160 milliards de francs contre 340 milliards de francs). Alors oui, l'impôt saigne le malheureux. Ils sont qualifiés par les experts, et les gouvernements, d'impôts "invisibles", parce que ceux qui les payent ne voient pas qu'à chaque fois qu'ils font le plein, ou qu'ils achètent une baguette de pain, ils versent leur dîme à l'Etat. Invisibles, peut-être, mais pas indolores !

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