La "mondialisation" d'un plateau-repas23/03/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/03/une-1706.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

La "mondialisation" d'un plateau-repas

On ignore la cause de l'épidémie de fièvre aphteuse qui frappe le Royaume-Uni. La Grande-Bretagne est une île, et il n'y a pas de foyers à proximité. Alors, le tunnel sous la Manche ?

L'hypothèse vraisemblable, mais absolument pas prouvée, c'est que les restes d'un plateau-repas, non terminé par le passager d'un avion arrivant à Newcastle, ont été donnés à des cochons, ce qui est interdit. Or ces restes étaient sans doute contaminés. On ignore dans quel état se trouve le passager (s'il n'a pas terminé sa pitance il avait peut-être ses raisons) mais les cochons ainsi nourris seraient devenus malades. Pour dissimuler cette situation, un éleveur fautif aurait alors amené ses bêtes à l'abattage, bien loin de là, et c'est dans ces conditions que les cochons auraient contaminé des moutons.

Une fois de plus, entre les animaux forcés de manger ce qu'on leur donne et des humains avides de profits, les plus irresponsables ne sont pas ceux que l'on croit. Car si la seule faute d'un éleveur peut engendrer des conséquences aussi catastrophiques, c'est bien que l'ensemble du système fonctionne de façon aberrante. La dérégulation du commerce des animaux et la disparition du réseau national vétérinaire, qui datent de Margaret Thatcher, permettent à un simple plateau-repas de provoquer une catastrophe.

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