Bureaux à gogo : Et le logement social ?23/03/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/03/une-1706.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Bureaux à gogo : Et le logement social ?

L'immobilier de bureau est en plein boom. Selon une étude d'un cabinet de promoteurs américains, la région parisienne bat le record des investissements, devançant Londres et Berlin : 56 milliards de francs en 2000. Les mètres carrés s'arrachent au point que la réalisation de 1,6 million de mètres carrés dans les douze prochains mois devrait être insuffisante pour satisfaire la demande des entreprises qui veulent acheter ou louer des bureaux.

Les promoteurs parisiens ont donc de quoi être très satisfaits, ce qui ne les empêche pas de se plaindre de la prétendue difficulté à obtenir les autorisations ministérielles et les financements bancaires qui leur sont nécessaires. Selon eux, les prix des terrains et les coûts de construction seraient aussi beaucoup trop élevés. Comme s'ils ne bénéficiaient pas de l'aménagement de secteurs entiers, dans la région parisienne justement, réalisés par les collectivités publiques en grande partie, et donc avec les deniers de la population, qui leur sont ensuite vendus... à des prix plus que raisonnables, contrairement à leurs dires. Quant aux coûts de construction, ils sont définis par leurs semblables, les Bouygues et compagnie, qui veulent aussi croquer du profit en grande quantité, y compris au grand dam de leurs petits copains. C'est le système - leur système - qui veut ça !

En fait, l'immobilier "professionnel", celui des bureaux et des sièges sociaux en particulier, est euphorique. Pendant ce temps, les constructions de logements destinés à la population restent à la traîne. Sur 300 000 logements neufs réalisés l'an dernier, la majeure partie est destinée à une clientèle aisée, qui a les moyens de payer, très cher le plus souvent, des logements spacieux et confortables. En revanche, les 42 500 logements qualifiés de sociaux qui ont été construits en 2000 sont très en deçà des besoins, en nombre comme en qualité.

D'un côté, on assiste à la prospérité de l'immobilier d'entreprise, à l'image de la prospérité des bénéfices des sociétés capitalistes et de la très bonne santé du patronat. De l'autre, on constate le manque criant et scandaleux de logements abordables et de bonne qualité pour la population laborieuse. Au total, une situation tout à fait à l'image de cette société de classe, injuste et inacceptable.

Partager