Bosch - Beauvais - Oise : Non aux licenciements !23/03/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/03/une-1706.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Bosch - Beauvais - Oise : Non aux licenciements !

Alors que son chiffre d'affaires a augmenté de 12 % en 2000, le groupe Bosch vient d'annoncer la fermeture prochaine de son usine d'Angers, qui compte 700 salariés, ainsi que la suppression de 300 à 400 emplois dans celle de Beauvais, où il reste actuellement un peu plus de 800 travailleurs.

Depuis l'annonce, début février, de son projet de licenciements à Beauvais, les syndicats ont appelé à toute une série d'actions diverses. Ils ont d'abord prévu un débrayage par semaine. Et depuis ils ont diversifié leurs actions.

Vendredi 2 mars, sous l'impulsion de la CFDT majoritaire à l'usine de Beauvais, un car de salariés de Bosch Beauvais a rejoint à Amiens une manifestation régionale appelée par la CFDT-Métallurgie de Picardie pour protester contre des plans de suppressions d'emplois qui menacent plus de 1 500 salariés rien que dans la branche métallurgie en Picardie !

Le jeudi 8 mars se tenait à Drancy (Seine-Saint-Denis), la réunion de CCE de la division Bosch Systèmes de Freinage, réunion où fut affirmée l'intention de Bosch de transférer une partie de la production des usines de Beauvais et d'Angers en Turquie et en Pologne. Les ouvriers de Bosch Beauvais ont rempli deux cars et, arrivés à Drancy, ils ont d'abord manifesté dans la rue, puis sont montés dans les bâtiments et ont envahi la salle où se tenait le CCE, soutenus par des salariés d'ELM-Leblanc (usine de Drancy rachetée par Bosch et touchée par les licenciements en 1999).

Il faut dire que le groupe Bosch n'est pas sur la paille : il s'agit d'un groupe mondial qui compte environ 150 000 salariés, qui réalise un chiffre d'affaires de 150 milliards de francs avec bon an mal an quelques milliards de francs de bénéfices, et qui vient de racheter deux nouvelles sociétés, Zexel au Japon et Vermont aux Etats-Unis.

Les ouvriers de Bosch Beauvais ont également tenté de profiter de la période électorale pour populariser leur lutte auprès de la population en distribuant des tracts sur le marché et pour faire entendre leur colère auprès des élus et des politiciens.

Ainsi les dimanches 11 et 18 mars, le dépouillement et la proclamation des résultats électoraux ont été quelque peu perturbés par les rassemblements organisés devant la mairie (une centaine de personnes le 18 mars, avec banderoles et klaxons : des anciens, mais aussi des jeunes, certains embauchés depuis peu, d'autres encore en CDD).

Une journée usine morte a également été votée à une très large majorité pour le mardi 20 mars. Ce jour-là 150 personnes se sont retrouvées à la prise d'équipe. L'usine a été bloquée, il n'y a pas eu de production, les intérimaires non plus n'ont pas travaillé. Malgré la pluie battante une bonne partie de la journée, l'ambiance y était et le moral était bon.

La lutte des ouvriers de Bosch Beauvais devra se poursuivre et s'amplifier, car si Bosch confirme ses intentions de licenciements et arrive à ses fins, c'est un emploi sur deux qui sera supprimé sur l'usine de Beauvais.

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