Faïencerie de Vitry-le-François (51) : Odieuse agression contre une militante ouvrière16/03/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/03/une-1705.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Faïencerie de Vitry-le-François (51) : Odieuse agression contre une militante ouvrière

Vendredi 2 mars, la dirigeante de Force Ouvrière à Sarreguemines Bâtiment (Faïencerie de Vitry-le-François), déléguée syndicale, élue au DP et au CE depuis des années, a été sauvagement agressée par un cadre de l'entreprise.

Alors qu'elle effectuait, depuis le matin, une tournée de délégation pour rendre compte du résultat des élections de représentants du personnel, dans un secteur, ce cadre a, en toute illégalité, voulu l'empêcher de parler aux ouvriers. Puis il l'a bousculée violemment à plusieurs reprises, poussée et enfin projetée en arrière contre un chariot.

Cette travailleuse est maintenant en accident de travail pour au moins quinze jours. Elle a, depuis cette agression, le dos bloqué et ne peut pas rester debout. Une plainte a été déposée aussitôt.

Ce cadre était déjà connu pour avoir insulté, et même agressé, des ouvriers placés sous ses ordres. Mais s'il est détesté par la grande majorité des ouvriers, jusque-là il continuait à imposer sa terreur.

Il savait, comme la direction, que cette militante a une santé fragile, notre camarade avait été opérée gravement d'un poumon, il y a quelques années. De plus, placée dans l'obligation depuis un an de porter des pièces très lourdes de 40 kg, elle avait depuis quelques semaines de graves problèmes de dos et venait juste de se rétablir, après un arrêt de travail.

Il s'agit donc d'un acharnement contre une militante qu'aucune menace, aucune pression n'a réussi à faire taire depuis des années. On a voulu se débarrasser de l'empêcheuse de tourner en rond. Derrière elle, non seulement on s'en prend à une militante syndicale, mais on veut bâillonner, terroriser les ouvriers de la Faïencerie.

Mais c'est le résultat inverse qui a été obtenu.

Dès l'agression connue, des témoignages de solidarité ont afflué de toutes parts. Un comité de soutien a été créé. Le journal local a fait un article en deuxième page. Notre camarade est passée sur le journal régional de France 3, a raconté son agression et dénoncé la condition des ouvriers dans l'usine. Les journalistes ont aussi filmé dans l'usine le lieu de son agression.

La CGT de l'Union locale a apporté son soutien. La CGT de l'usine a, elle aussi, appelé à un débrayage d'une demi-heure, vendredi 9 mars. 150 personnes ont débrayé, ce qui ne s'était pas vu depuis 22 ans dans cette usine de 400 ouvriers.

Et puis plusieurs ouvriers, dont des témoins directs de l'agression, ont décidé de témoigner contre ce cadre. Comme l'a dit l'un d'entre eux devant un journaliste : "J'ai décidé de dire la vérité. Ça suffit d'avoir peur".

Les syndicats de l'ensemble de la ville appellent vendredi 16 mars à 18 heures à un meeting de soutien à notre camarade, à la Bourse du travail. Il faut que les responsables payent. Et la peur pourrait bien passer du côté de la direction.

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