Après le premier tour des municipales16/03/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/03/une-1705.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Editorial

Après le premier tour des municipales

Lutte Ouvrière, en présentant dans ces élections municipales 129 listes dans 109 villes, a pu s'adresser à 5 millions d'électeurs. Cela ne représente que 13 % de l'électorat et les résultats de nos listes, rapportés à la totalité de l'électorat, sont par là même modestes.

Cela dit, 5 millions d'électeurs, cela représente quand même un sondage grandeur nature. Et, dans la quasi-totalité des villes où nous nous sommes présentés, et en particulier dans les villes à forte population ouvrière, nos résultats ont doublé, voire triplé par rapport aux élections municipales précédentes, et sont en augmentation par rapport à nos suffrages toutes élections confondues.

Dans la majorité des villes où nous nous sommes présentés, les listes Lutte Ouvrière dépassent les 5 % des électeurs et, dans un certain nombre d'entre elles, les 10 %. Et nos scores les plus élevés sont atteints dans les quartiers populaires ou dans ces cités HLM où le chômage reste important et où on ne parvient pas à sortir de la pauvreté, même lorsqu'on a trouvé un travail précaire et mal payé. Nos résultats reflètent la déception d'une partie importante de la classe ouvrière envers la politique du gouvernement qui se dit de gauche.

Les électeurs qui ont voté pour les listes Lutte Ouvrière ont évidemment voté contre les listes de droite et d'extrême droite. Mais, en même temps, ils ont refusé de voter pour la gauche gouvernementale. Ils ont voulu montrer par leurs votes qu'ils ne se reconnaissent pas dans cette gauche gouvernementale qui favorise les couches les plus riches de la population, pendant qu'une partie du monde du travail est maintenue dans la pauvreté. Un gouvernement prétendument de gauche qui déverse des centaines de milliards de subventions, de dégrèvements fiscaux et d'allégements de cotisations sociales aux entreprises pendant qu'on ferme des hôpitaux, qu'on diminue les remboursements de Sécurité sociale et qu'on privatise des services publics. Un gouvernement qui se prétend de gauche mais qui n'a rien fait, depuis trois ans qu'il est au pouvoir, pour aider un tant soit peu les travailleurs face au grand patronat et à ses attaques contre les travailleurs. Il laisse les grandes entreprises licencier même lorsqu'elles font des profits fabuleux. Il laisse le patronat s'attaquer à la retraite à 60 ans.

Les candidats de Lutte Ouvrière se sont faits les porte-parole des millions de travailleurs en bas de l'échelle sociale, victimes principales de la politique gouvernementale en faveur des riches. De ceux qui, malgré les vantardises du gouvernement sur la baisse du chômage, ne trouvent qu'un travail en intérim ou à temps partiel non souhaité et dont la généralisation fait que 14 % de la population laborieuse doivent vivre avec moins de 4 200 F par mois et que l'offensive patronale et la politique gouvernementale contribuent à marginaliser, à enfermer dans des ghettos sociaux.

Eh bien, ce sont ceux-là qui se sont exprimés sur nos listes. Et ils s'exprimeront de plus en plus dans l'avenir car ils se rendront de plus en plus compte que ce gouvernement n'est en rien le leur.

La progression des résultats des autres listes d'extrême gauche confirme ce rejet de la politique gouvernementale.

Bien que nous ayons multiplié par quatre nos conseillers municipaux, leur nombre reste faible. Mais, dans les villes où ils ont obtenu le soutien d'une partie significative de la population laborieuse, avec l'aide de celles et ceux qui ont voté pour les élire, ils sauront mener une politique locale en faveur des exploités, en faisant pression sur la majorité municipale, quelle que soit sa couleur politique.

Dans les quelques villes où les électeurs ont voulu que nous nous maintenions au deuxième tour en nous accordant les plus de 10 % de votes nécessaires à cela, nous serons présents pour défendre la politique que nous avons défendue au premier tour.

Là où nous ne pourrons pas nous présenter au deuxième tour, nous n'appelons pas plus à voter pour la gauche gouvernementale que pour la droite antiouvrière. Les travailleurs ont été assez trompés depuis 1981.

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