22 mars, journée de la fonction publique : À quand un véritable mouvement contre la politique gouvernementale et patronale ?16/03/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/03/une-1705.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

22 mars, journée de la fonction publique : À quand un véritable mouvement contre la politique gouvernementale et patronale ?

Depuis un certain temps déjà, le 22 mars prochain avait été annoncé comme devant être une journée de manifestations et de débrayages pour les salaires et les effectifs, dans l'ensemble de la fonction publique. Certes, l'annonce avait été très discrète, peut-être pour ne pas troubler la période des élections municipales... Mais quoi qu'il en soit, cette journée du 22 mars vient d'être confirmée par les sept fédérations syndicales des fonctionnaires et devrait être un succès.

Les raisons de débrayer et de manifester ne manquent certainement pas : les salaires des fonctionnaires sont bloqués depuis des années et la mise en place des 35 heures, qui devraient être effectives dans toute la fonction publique au 1er janvier de l'année prochaine, apparaît plus comme une menace de dégradation nouvelle des conditions de travail que comme autre chose.

Tous les salariés de la fonction publique, fonctionnaires et assimilés, sont trop souvent désignés à l'opinion publique par la presse comme étant des privilégiés, bénéficiant en particulier de la garantie de l'emploi et de systèmes de retraite avantageux, bien payés pour un travail tout compte fait peu fatigant. Ceux qui colportent de telles idées ne connaissent rien aux conditions de travail des membres du personnel hospitalier, des postiers, des travailleurs de l'équipement ou d'autres secteurs souvent assimilés aux fonctionnaires dans l'opinion comme les employés de la Sécurité sociale ou des Caisses d'allocations familliales ou les cheminots. Car tout comme dans le secteur privé, le gouvernement, comme les patrons, ne raisonne qu'en terme de rentabilité et d'économies systématiques : pas d'embauches suffisantes, pas d'augmentations des salaires satisfaisantes, pas d'équipements corrects et conséquents pour les établissements scolaires, les hôpitaux, les services administratifs, les chemins de fer, EDF et Gaz de France, dont les employés viennent de manifester, le 6 mars, contre les menaces que font peser sur eux les projets de contrats de groupes et la réforme de leur statut, annoncée pour juin prochain.

Le mécontentement est général. C'est bien pourquoi l'appel lancé par l'ensemble des fédérations syndicales du secteur public pour le 22 mars prochain peut être largement suivi. Et plus les travailleurs seront nombreux à débrayer et à manifester, plus grandes seront leurs chances d'être entendus d'un gouvernement qui fait profession de surdité à l'égard des revendications des salariés.

A la SNCF en revanche, ce n'est pas le 22 mars mais le 29 que la direction de la CGT appelle les cheminots à se mobiliser pour les salaires, les effectifs et les retraites. Comme si les revendications n'étaient pas les mêmes ! Alors que les problèmes s'accumulent à la SNCF, que des accidents dus à une recherche de la rentabilité maximum se multiplient, alors que les cheminots manifestent leur colère face au manque d'effectifs de façon répétée (et encore dernièrement, le 7 mars, en région Provence-Alpes-Côte d'Azur, par la grève), un mouvement vraiment unitaire aurait été utile et bienvenu pour tous les travailleurs du secteur public.

Ce n'est pas le cas, une fois de plus. Ce faisant, la direction de la CGT, comme les autres directions syndicales, défend bien mal les intérêts des salariés du secteur public, fonctionnaires et autres. D'autant plus que, face aux attaques du patronat et aux menaces qu'il continue de faire peser sur les retraites, face au blocage des salaires, aux 35 heures utilisées pour imposer la flexibilité et la dégradation de l'horaire de travail, il apparaît indispensable de coordonner les luttes, d'organiser leur convergence, de préparer les conditions du rassemblement des forces de l'ensemble de la classe ouvrière, et non leur dispersion. L'heure serait non seulement à ce que les cheminots se retrouvent dans une même protestation, aux côtés de tous les travailleurs de la Fonction publique, mais qu'y compris les travailleurs du privé soient appelés à se joindre à un mouvement unitaire.

Même si les directions syndicales n'en ont guère la volonté, c'est dans ce sens que les travailleurs du secteur public comme du secteur privé peuvent et doivent agir. Eprouvant le même mécontentement, partageant des revendications identiques en matière de salaires, de retraite, de conditions de travail et d'embauche, la classe ouvrière tout entière possède les moyens de la riposte qui fera échec aux patrons et aux gouvernants.

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