Weston - Limoges : "la chaussure, c'est pas le pied pour tout le monde"16/02/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/02/une-1701.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Weston - Limoges : "la chaussure, c'est pas le pied pour tout le monde"

C'est ce que proclame une pancarte accrochée devant l'entrée de l'usine en grève.

Weston, qui emploie 270 salariés, dont 220 à la production, fabrique des chaussures de luxe, et même de très grand luxe. Les paires les moins chères valent plus de 2 000 F. Vedettes du "showbiz" et hommes politiques ont laissé l'empreinte de leurs pieds pour se faire faire des chaussures sur mesure à plusieurs milliers de francs.

Mais chez Weston, "si les chaussures sont de luxe, les salaires sont de misère". Beaucoup d'ouvrières et d'ouvriers ne touchent même pas le SMIC comme salaire de base, ou à peine plus, même avec 30 ans d'ancienneté.

Il y a quelques années, les travailleurs ont même subi plusieurs mois de travail à mi-temps.

Dans cette usine qui n'a pas connu de grève depuis les années 1970, le ras-le-bol a éclaté mercredi 7 février par un débrayage de deux heures, suivi par l'immense majorité des travailleurs de la production. "Car depuis cinq ans, on en a avalé des vertes et des pas mûres", disent les grévistes.

Dès vendredi 9 février, la grève est devenue totale, pour 10 % d'augmentation du salaire horaire et un 13e mois que ne touchent actuellement que les cadres et les administratifs.

Un piquet de grève s'est installé devant les portes de l'usine pour empêcher le départ de chaussures vers le magasin de luxe des Champs-Elysées.

La direction comptait sur le week-end, espérant voir reculer la grève le lundi matin. Mais les grévistes se sont relayés le samedi et le dimanche devant l'usine. Et lundi 12 février, ils étaient encore plus déterminés, et se sont retrouvés au moins à 150 au piquet, fiers d'être en grève, de tenir tête au patron, et de montrer qu'on ne peut pas les traiter impunément comme des moins que rien.

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