Un des derniers actes de Bill Clinton en qualité de président des Etats-Unis a été, le 20 janvier, de gracier Marc Rich. Ce milliardaire au nom prédestiné était recherché par la justice américaine pour avoir escroqué le fisc de quelque cinquante millions de dollars. Ce pour quoi le FBI, dans les années 1980, avait mis sur sa tête une prime de 750 000 dollars.

On lui reproche aussi d'avoir vendu et acheté du pétrole à des Etats sous embargo, comme l'Iran et l'Afrique du Sud, et d'avoir méprisé lois et règlements dans ses trafics de matières premières. Car son rayon c'est les matières premières, pétrole surtout, mais aussi aluminium, mercure, etc. On le soupçonne même d'avoir espionné, au profit des services secrets israéliens il est vrai.

Mais comme Marc Rich est prudent, cela fait dix- huit ans qu'il a fui les Etats-Unis pour la Suisse. Et comme il est riche, riche de milliards de dollars, il a pu s'acheter la grâce présidentielle, en arrosant généreusement le Parti Démocrate et en se payant, pour 300 000 dollars, un avocat proche de Clinton pour décrocher l'amnistie.

Le Parti Républicain est certes aux ordres du grand capital. Et les Démocrates sont taillés dans la même étoffe.