Voir : La ville est tranquille, de Robert Guédiguian09/02/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/02/une-1700.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Divers

Voir : La ville est tranquille, de Robert Guédiguian

Michèle travaille de nuit à la criée aux poissons ; son mari, chômeur et alcoolique, s'enivre de discours racistes entre deux pastis ; sa fille se prostitue pour acheter sa dose quotidienne de drogue et délaisse son enfant. Michèle s'en occupe avec amour et les sourires du bébé sont sa seule joie.

Paul, docker menacé de licenciement, baisse les bras, tourne le dos à la lutte collective, empoche la prime, s'endette et tente de s'établir artisan taxi. Un jeune Noir, récemment libéré de prison, s'efforce quant à lui de s'en sortir par la musique... avant d'être abattu par des colleurs d'affiches d'extrême droite.

Autant dire que ce film n'est pas une partie de plaisir, mais il assène un certain nombre de vérités. Ces vies brisées se croisent dans la ville de Marseille, mais elles pourraient le faire dans n'importe quelle autre ville. Car partout le chômage a plongé dans la misère et le désarroi toute une partie de la population laborieuse, a fragilisé des jeunes qui cherchent désespérément une issue, un avenir qui ne soit pas une plongée suicidaire.

Les vies que dépeint Guédiguian sont très sombres, mais au fond elles sont celles de millions de personnes. Si le metteur en scène est sensible aux souffrances des plus démunis, il semble n'entrevoir pour eux aucun avenir : les seules touches d'espoir qu'il accorde au spectateur se résument aux risettes du bébé et aux dons musicaux d'un petit Arménien qui étudie le piano à l'émerveillement de tous.

Mais par-delà les échecs qu'il décrit, ce film renforce la conviction qu'il faut abattre une organisation sociale qui engendre des situations aussi dramatiques et inhumaines.

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