Turquie : Un exemple du comportement des patrons.09/02/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/02/une-1700.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans le monde

Turquie : Un exemple du comportement des patrons.

La presse turque a évoqué le cas d'une petite entreprise de confection de 200 personnes d'Istanbul, travaillant pour le marché anglais, dans laquelle les travailleurs face à l'arbitraire et aux bas salaires avaient décidé de créer un syndicat, ce qui est un véritable parcours du combattant. En effet il faut d'abord que plus de 50 % du personnel signe auprès d'un notaire un papier officiel déclarant soutenir un syndicat, en évitant évidemment que le patron le sache, sans quoi ils peuvent s'attendre à être licenciés sur-le-champ...

Les travailleurs de l'entreprise ont cependant réussi à faire reconnaître le syndicat, après plusieurs mois d'efforts et malgré les horaires de travail hebdomadaire qui dépassent largement les 50 heures. Le patron a essayé de créer des obstacles supplémentaires mais, face à la détermination des travailleurs, il a fini par accepter le syndicat, faisant aussi quelques concessions concernant les salaires et la durée du travail et acceptant de déclarer la majorité d'entre eux à la Sécurité sociale, ce qui est pourtant obligatoire, mais il ne l'avait pas fait jusque-là. Près de cinq millions de travailleurs ne sont pas déclarés.

Mais ce même patron a choisi de disparaître sans avoir payé les salaires et les primes pendant deux mois. Depuis début janvier les travailleurs manifestent chaque jour devant leur entreprise fermée pour tenter d'obtenir leur dû. En vain : le patron a disparu avec l'argent de deux mois de salaires, ce qui lui permettra sans doute de créer une autre entreprise textile un peu plus loin.

Un comportement fréquent parmi le patronat turc, en particulier dans des entreprises moyennes comme celles du textile. Tout cela évidemment dans l'impunité la plus totale.

Partager