Journée nationale dans les hôpitaux : Les hospitaliers expriment leur ras-le-bol09/02/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/02/une-1700.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Journée nationale dans les hôpitaux : Les hospitaliers expriment leur ras-le-bol

Répondant à l'appel de toutes les fédérations syndicales, les salariés des hôpitaux publics ont largement participé à la journée de grève et de manifestation du mardi 6 février. A Paris comme à Marseille et dans la plupart des grandes villes, les cortèges ont rassemblé des centaines, voire des milliers de manifestants.

Pour les syndicats, il s'agissait de faire pression sur le gouvernement alors que les négociations sur les grilles de salaires et les statuts des différentes catégories de personnel se heurtent depuis des mois à sa politique d'austérité.

Un an après les grandes manifestations de l'hiver 1999-2000, certains slogans n'avaient guère de raison de changer et mettaient, cette fois encore, en avant la nécessité d'embaucher et de résorber les emplois précaires, prouvant s'il en était besoin que le coup de pouce dérisoire au budget des hôpitaux publics, accordé l'an dernier par Martine Aubry à la fin de la grève, n'avait en rien permis de régler les criants problèmes d'effectif.

Les gouvernements et les ministres se succèdent mais leurs discours ne changent pas : pour eux, l'hôpital coûte trop cher au budget, alors il faut réduire les effectifs et augmenter l'activité des services. Du coup, tout le personnel hospitalier doit jongler avec les plannings, boucher les trous laissés par le non-remplacement des arrêts maladie et des maternités, tenir des postes qualifiés sans avoir le salaire correspondant, et accumuler les heures supplémentaires.

Les récents mouvements de protestation ont souvent pris des accents corporatistes. Dans de nombreux endroits, les infirmières spécialisées de bloc opératoire d'un côté, les cadres infirmiers d'autre part ont tenu à manifester séparément des autres catégories de personnel et en tête des manifestations, notamment à Paris.

Pourtant, la mobilisation assez large du 6 février, après celles des 25 et 30 janvier, montre que toutes les catégories hospitalières, des brancardiers aux praticiens, en passant par les aides-soignants et les infirmières, se heurtent à la même austérité budgétaire. Et aux revendications portant sur les conditions de travail et sur les effectifs s'ajoutent de plus en plus des revendications portant sur les salaires, qu'elles s'expriment clairement ou découlent des demandes de promotion, de profil de carrière ou encore de reconnaissance d'une qualification particulière.

S'ils veulent obtenir plus de personnel, plus d'embauches et de meilleurs salaires, les salariés des hôpitaux publics ne pourront laisser cette journée de grève et de manifestation sans lendemain, car il leur faudra imposer un changement radical de politique budgétaire. Et cela ne peut passer que par la préparation d'une lutte d'ensemble, et sur des objectifs susceptibles de rallier toutes les catégories du personnel hospitalier.

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