Gates Nevers (Nièvre) : Une grève qui a redonné le moral19/01/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/01/une-1697.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Gates Nevers (Nièvre) : Une grève qui a redonné le moral

A force de tirer sur l'élastique, il finit par lâcher. C'est ce qui s'est passé début janvier à l'usine Gates de Nevers, dans la Nièvre. Après un débrayage au Magasin dans la matinée du 4 janvier, la grève démarré mardi 9 janvier dans l'après-midi aux "Diradias", entraînant très vite à sa suite le secteur voisin des "Radias". Les deux gros secteurs fabrication des Tuyaux (deux cents ouvriers) partaient alors ensemble en grève, entraînant à leur tour Finition, Boudinage et Magasin.

Dès ce mardi soir, nous avons installé des piquets de grève aux deux portes. Sans aucun problème, les camarades de l'équipe de nuit ont pris la suite. L'arrivée des approvisionnements et le départ des camions qui emmènent courroies et durites vers Peugeot, Renault, etc. étaient bloqués.

La mobilisation et le moral étaient d'autant plus hauts que la quasi-totalité des camarades intérimaires étaient là et bien là, environ 70. Nous nous sentions en force tous ensemble et bien décidés à faire céder la direction. Cela fait une dizaine d'années que nous n'avions pas eu un tel mouvement de grève.

Il faut dire que la direction l'a bien cherché. Nos conditions de travail n'ont pas cessé de se dégrader et il a suffi d'une petite goutte d'eau en trop pour faire déborder la cocotte.

Avec le renouvellement de l'accord 35 heures de Robien, la direction début janvier entendait limiter nos pauses à deux fois 5 minutes dans la journée. Plus question par exemple pour les entringleurs d'aller au fumoir pendant la fin de cycle de travail. Il fallait rester au pied de la machine. Partout les chefs avaient la consigne d'avoir l'oeil sur la montre et certains jouaient les cerbères. La direction avait fait des réunions pour bien préciser les choses et nous faire entendre qu'elle ne tolérerait pas d'écart. Elle a eu la réponse qu'elle méritait et cela quasi immédiatement.

Le ras-le-bol est général. D'ailleurs jeudi 11 dans la matinée, une vingtaine d'employées et de techniciens ont débrayé deux heures et sont venus nous rejoindre au piquet de grève.

Depuis le début, la direction mettait comme condition pour négocier la levée des piquets de grève pour laisser entrer les camions. Finalement, vendredi 12 janvier dans la matinée, il a été décidé de laisser l'accès pendant trois quarts d'heure.

En fin de matinée, la direction lâchait sur l'histoire des pauses. A l'Entringlage et au Boudinage, nous sommes revenus au régime d'avant. Au Magasin et à la Finition, ce sera maintenant une fois 10 minutes et une fois 8 minutes en plus du temps de casse-croûte. Et l'assurance a été donné qu'il n'y aurait aucune sanction contre les grévistes, intérimaires compris. Sur ce point, nous sommes bien décidés à rester vigilants. Nous avons fait quatre jours de grève cette fois, nous pouvons recommencer.

Partager