Cachotteries de grand patron19/01/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/01/une-1697.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Cachotteries de grand patron

Dans une interview publiée dans le journal Le Parisien, le patron des patrons, le baron Seillère, interrogé sur le montant de son salaire, a refusé de répondre. "J'ai publié mon salaire dans les documents de ma société. Le chiffre est donc déjà connu. Mais je ne le cite pas sauf s'il s'agit d'une question posée par l'un de mes actionnaires. Ce n'est pas un sujet pour le public...".

Le baron avait fait pas mal de cinéma, il y a près d'un an, autour de sa décision de dévoiler ses revenus "au titre de la transparence", avait-il affirmé à l'époque, incitant les autres grands patrons à en faire autant. On sait donc que, après impôts sur le revenu, Seillère avait gagné l'année précédente plus de 3 360 000 francs, sans compter plus de 11 millions de stock-options. Ce qu'il a tenu à rappeler de façon quelque peu hautaine, il l'expliquait déjà, à l'époque. Il ne se mettait ainsi à nu que pour ses actionnaires. Ses secrets ne sont pas destinés aux manants.

Qu'à cela ne tienne. Il faudra bien que les travailleurs imposent à ces beaux messieurs qu'ils livrent tous leurs secrets ; aussi bien ceux concernant leurs revenus, leurs biens, leurs affaires, petites et grandes.

Monsieur le Baron respecte les actionnaires, c'est normal ; il n'a que mépris pour les travailleurs et leurs actions. C'est tout aussi normal. Jusqu'au jour où "le public", comme il dit, réclamera des comptes.

M.R.

Habitudes de patron

Dans la même interview, Seillère est revenu sur la situation d'insécurité du travail des convoyeurs de fonds : "On a trouvé 85 milliards de l'Etat pour financer les 35 heures" (C'est une reconnaissance, mais pas de dette). "Avec le quart de cette somme, on mettrait en France un système de sécurité qui serait probablement le meilleur du monde...". Et c'est Seillère qui dit cela.

Sauf qu'il n'est pas dans les intentions du baron de demander au patronat qu'il restitue une partie de ces 85 milliards pour financer la sécurité des convoyeurs de fonds.

Il réclame tout bonnement que ce soit l'Etat qui finance. "Remettez-nous ça la patronne", dit-il à Jospin, qu'il traite comme son larbin.

Il faut bien reconnaître que ce dernier n'a fait qu'encourager une telle attitude.

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