SPN Fourmies (Nord) : Les grévistes s’adressent à la population29/12/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/12/une-1694.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SPN Fourmies (Nord) : Les grévistes s’adressent à la population

Les ouvriers de la SPN sont en grève depuis le 4 décembre pour 1 000 F d'augmentation, le treizième mois, l'amélioration des conditions de travail, la fin des onze jours de carence en cas de maladie, l'embauche des travailleurs précaires (voir LO, numéro 1692).

Le 19 décembre, un huissier s'est présenté à l'usine pour assigner l'ensemble des grévistes au tribunal d'Avesnes. Le patron demandait leur expulsion pour "trouble manifeste de l'ordre public", une demande comportant un tissu de mensonges. Entre autres, deux travailleurs en arrêt maladie depuis des mois étaient désignés comme grévistes actifs. Le tribunal a débouté le patron de sa demande et l'a condamné à payer les frais du procès.

De leur côté, les grévistes ont fait appel à la population. Plusieurs équipes se sont rendues dans les cités ouvrières de Fourmies et des environs, munies d'un mégaphone et de tracts. Les grévistes ont appelé la population travailleuse à venir les soutenir en manifestant avec eux, le samedi matin 23, à Fourmies.

Dans leur appel, les travailleurs de la SPN exposaient les raisons de leur grève et soulignaient que leurs revendications concernaient tous les travailleurs. Pour ce qui est du procès, ils écrivaient qu'"exploiter les ouvriers, les injurier, ruiner leur santé, cela ne trouble pas l'ordre public. Par contre, en nous défendant, nous serions cause de trouble..."

Le samedi matin, les soixante grévistes étaient en tête d'une manifestation de 200 personnes. Drapeaux rouges en tête, chantant l'Internationale, les manifestants scandaient : "Augmentez les salaires, embauchez les précaires" et "Crever au boulot ou crever au chômage, y'en a marre". Sur la place du marché, un travailleur gréviste a pris la parole expliquant que ceux de la SPN étaient déterminés à aller jusqu'au bout, insistant sur la communauté de conditions de vie, et donc de revendications, de l'ensemble des travailleurs. Un ouvrier de Lever, usine en lutte contre un plan de licenciements, est venu apporter le salut et le soutien de ses camarades. Puis, avant la dispersion, un camarade de l'Union locale CGT de Fourmies a, à son tour, pris la parole pour soutenir les grévistes, avertir les patrons locaux que leur tour viendrait et conclure par : "Vive la classe ouvrière!"

Les grévistes ont passé le réveillon de Noël à l'usine. Et ce fut une joyeuse soirée. Le mardi 26, la "discussion" avec le patron a repris, en présence de l'inspecteur du travail. La seule "proposition" du patron est : "Reprenez le travail et je vous autorise à rattraper vos jours de grève, le vendredi après-midi quand ça m'arrangera". La réponse des grévistes a été immédiate et unanime : la grève continue!

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