Maladie de Creutzfeldt-Jakob : Une chaîne d’irresponsabilités29/12/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/12/une-1694.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Maladie de Creutzfeldt-Jakob : Une chaîne d’irresponsabilités

Les familles des deux victimes françaises de la maladie de Creutzfeldt-Jakob avaient déposé plainte pour "empoisonnement", motif passible de cour d'assises. Le parquet a reçu la plainte vendredi 22 décembre, mais il l'a transformée en "homicide et blessures involontaires et mise en danger délibérée de la vie d'autrui", motif qui ne relève que des tribunaux correctionnels.

Cette plainte aboutira-t-elle un jour à un procès ? De toute façon, comme cela est monnaie courante, la procédure durera plusieurs années. On nous dit déjà qu'il est bien difficile de discerner la part de responsabilité de chacun dans cette affaire, entre les fabricants de farines animales, les éleveurs britanniques et français qui ont donné ces farines à leurs bovins parce qu'elles étaient plus économiques et plus rentables. Mais au-delà même de cette recherche complexe de responsabilités entremêlées, il en est une qui apparaît, celle des autorités des deux pays qui ont laissé faire, alors même que les risques de contamination à l'homme étaient déjà évoqués, afin de ne pas heurter les intérêts économiques en jeu.

S'il y a un jour procès, on risque de voir chacun se renvoyer la balle et s'abriter derrière le fait qu'il n'a été qu'un rouage de la machine économique. Comme pour l'affaire du sang contaminé, on nous dira que les responsables ne sont pas coupables.

Si on considère que c'est le fric qui fait la loi, c'est indéniablement vrai. Mais c'est cette loi-là qui est criminelle, et qu'il faut abolir.

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