C’est toujours Noël pour les marchands de canons29/12/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/12/une-1694.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

C’est toujours Noël pour les marchands de canons

Le gouvernement envisage la construction d'un second porte-avions nucléaire du type du Charles-de-Gaulle. C'est une des propositions figurant dans le rapport transmis par le ministre de la Défense aux commissions parlementaires afin de préparer la loi de programmation militaire pour les années 2003 à 2008.

Dans la logique particulière des militaires, ce n'est pas parce qu'un de leurs coûteux engins ne cesse d'avoir des avaries qu'il ne faut pas en construire un autre du même acabit. Au contraire même, moins ça marche, plus on construit, puisqu'il faut toujours qu'il y ait un porte-avions en état de fonctionner pendant les réparations. Avec ce raisonnement là, si le frère jumeau du Charles-de-Gaulle s'avise lui aussi de perdre ses hélices en route où de prendre la mer avec un pont d'envol trop court, la construction d'un troisième porte-avions se trouvera amplement justifiée. Qui oserait en effet prétendre que les deux premiers ne pourraient pas tomber en panne en même temps !

Mais tout cela coûte cher, très cher ! Les sommes qui devront être prélevées pour les programmes militaires entre 2003 et 2008 sont déjà chiffrées à 70 milliards par an, plus que ce qui aujourd'hui est dépensé chaque année pour tout l'enseignement primaire. Il n'y a pas en effet que le porte-avions nucléaire. Des missiles, des blindés, des hélicoptères de combats, des sous-marins d'attaque sont aussi prévus. Et encore ne s'agit-il que des petits nouveaux. Il y a aussi ceux qui ont déjà commencé depuis de longues années à creuser des trous dans le budget de l'Etat, comme l'avion de combat Rafale qui aura permis aux trusts de l'aéronautique de pomper les finances publiques pendant 35 ans. Les devis initiaux ont largement été dépassés, comme pour la plupart des programmes en question, et son coût annuel va passer de 5,6 milliards, aujourd'hui, à 9 milliards après 2003.

Tout cela fait un flot continu de milliards qui, à la différence de l'hélice du Charles-de-Gaulle, ne s'engloutissent pas dans le triangle des Bermudes mais dans les coffres-forts des Dassault, Matra et autres...

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