SNCF- Région de Chambéry - Tué au travail15/12/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/12/une-1692.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF- Région de Chambéry - Tué au travail

Un cheminot du service Equipement-caténaires a été tué mercredi 29 novembre après-midi en gare de Culoz, alors qu'il effectuait un travail de vérification sur une caténaire sous tension. Il a été déséquilibré et électrocuté. Il avait 45 ans et était père de trois enfants.

Le manque de personnel et la pression pour travailler toujours plus vite ont créé le contexte de cet accident tragique.

La direction de la SNCF porte la responsabilité de la mort de ce travailleur, le sixième au niveau national pour l'Equipement, secteur où il y a eu en 1999 plusieurs centaines de départs en retraite non remplacés.

A l'automne 1999, au moment du passage aux 35 heures, la direction de l'établissement Equipement de Chambéry a proposé d'effectuer les opérations de changement des caténaires les dimanches et lundis, au lieu du lundi seul, le trafic fret étant bien plus faible ces deux jours-là. Cela aurait permis de faire les travaux de toute une année en six mois! La direction envisageait de louer sa plate-forme élévatrice à une autre Région SNCF pour les six autres mois, et surtout de faire faire les travaux de maintenance avec une échelle double, dite lorry, qui repose sur un chariot poussé à la main par les cheminots au sol.

A l'époque, les cheminots refusèrent carrément et la direction n'insista pas. Car en ce qui concerne l'Equipement, il existe du matériel plus sûr, utilisé par certaines équipes caténaires pour remplacer une caténaire usagée. Pour une telle opération, une équipe de cheminots peut utiliser une plate-forme élévatrice, stable, de dix mètres sur deux, bordée d'une rambarde sur les quatre côtés. Mais par souci d'économie, les autres travaux sur les caténaires ne sont pas effectués avec cette plate-forme, mais avec l'échelle lorry. Le travailleur tué était sur une telle échelle.

La course à la productivité et au profit dégrade considérablement la sécurité au travail. Le président de la SNCF, Gallois, voudrait sauver les apparences en organisant des «journées sécurité»... sans donner aux cheminots les moyens nécessaires pour travailler dans de bonnes conditions. Cette situation vient de coûter la vie à l'un d'entre eux.

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