«Exception sociale», connaissent pas15/12/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/12/une-1692.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

«Exception sociale», connaissent pas

Voici le communiqué envoyé à la presse après le sommet de Nice par Arlette Laguiller au nom de Lutte Ouvrière :

Communiqué d'Arlette Laguiller le 12 décembre 2000

A défaut d'aboutir à autre chose qu'à un bricolage institutionnel, les marchandages de Nice auront au moins éclairé les préoccupations et les intentions des protagonistes de l'Union européenne.

Institutionnaliser les lois de la jungle où les plus forts tentent d'écraser les plus faibles ne pouvait aboutir qu'à ce compromis. Ce ne sont pas les «égoïsmes nationaux» qui sont en cause car les peuples ne participent nullement à cette prétendue construction européenne, mais les affrontements d'intérêts économiques et politiques entre classes privilégiées de chaque nation.

La seule chose qui freine les quatre principales puissances de l'Union pour imposer leur domination commune sur l'Europe, et en particulier sur les pays moins développés du sud et de l'est du continent qui demandent leur adhésion, c'est qu'étant elles-mêmes en rivalité, elles sont à couteaux tirés les unes avec les autres.

Il est à remarquer, avec «l'exception anglaise» concernant la fiscalité ou avec «l'exception française» concernant les productions culturelles, que chaque grand Etat sait sauvegarder ce à quoi tient sa classe dirigeante. Ainsi, en matière sociale, c'est la Grande-Bretagne, dont la législation est la plus déficiente parmi les grands pays, qui a mis en avant «l'exception anglaise». Mais aucun des Etats n'a mis en avant «l'exception sociale» pour préserver ce qui, dans sa propre législation sociale, est le moins défavorable aux travailleurs ou pour s'opposer à la privatisation des services publics.

C'est reconnaître que les travailleurs et les classes laborieuses n'ont rien de mieux à attendre de l'Union européenne que de leur Etat national, c'est-à-dire une légalisation par le bas, un affaiblissement de la protection sociale, la liquidation des services publics et une dégradation de leurs conditions d'existence.

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