France Télécom : Une baisse des tarifs qui a un fort goût de hausse08/12/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/12/une-1691.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

France Télécom : Une baisse des tarifs qui a un fort goût de hausse

France Télécom a annoncé une baisse des tarifs sur les communications locales à partir du 5 décembre. Selon la direction, la diminution serait de 5,8% en moyenne et compenserait la hausse de 6% de l'abonnement téléphonique, entrée en vigueur en octobre.

Mais quand on regarde de plus près cette prétendue baisse, on a des surprises.

Certes, la première minute de conversation ne coûte plus que 0,60 franc au lieu de 0,74 franc, mais c'est ensuite que les choses se gâtent. Téléphoner durant deux minutes coûte désormais 0,82 franc au lieu de 0,74 franc, et le pompon est atteint pour une discussion de trois minutes qui passe de 0,74 franc à 1,04 franc, soit une hausse de 40%. Il faut parler huit minutes pour trouver une stabilité des tarifs et neuf minutes pour obtenir une légère baisse (-3%).

France Télécom n'ignore probablement pas que le téléphone sert à communiquer sans forcément couper au milieu d'une phrase à la cinquante-neuvième seconde, ou faire systématiquement durer le plaisir une bonne dizaine de minutes.

Et puis, il y a les hausses de l'abonnement, quatre en quatre ans, qui l'ont fait passer de 45,76 francs à 82,31 francs par mois.

L'usager est donc mis davantage à contribution. Et ce n'est pas la seule cause des profits spectaculaires de France Télécom, qui ont atteint 25 milliards de francs au premier semestre : l'aggravation des conditions de travail des 135 000 salariés les a aussi largement alimentés. En fait, les mesures contre les usagers et celles contre les travailleurs sont deux volets d'une même politique à laquelle le gouvernement, qui possède encore la tutelle sur France Télécom, donne son feu vert.

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